Zaïre – Brésil (0-3).
En 1974, le Zaïre, actuel RDC, s’est qualifié pour la Coupe du monde de football en Allemagne. Un cauchemar pour cette équipe qui participait à son 1er et unique mondial.
Par Hassen Mzoughi
Le Zaïre, ancienne République démocratique du Congo (RDC), qui jouera contre la Tunisie, au stade de Radès, ce vendredi 1er septembre 2017, à 21 heures, dans le cadre des éliminatoires de la Coupe du Monde de football Russie 2018, était, dans les années 1970, une véritable machine de guerre footballistique.
Une équipe de stars
L’équipe disposait d’une pléiade de stars : le gardien Robert Kazadi Muamba, l’un des meilleurs d’Afrique à son poste, les attaquants Ndaye Mulamba, meilleur buteur de tous les temps de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) avec 9 buts en 6 matchs en 1974 en Égypte, Emmanuel Kakoko Etepe dit «Dieu de ballon», Adelard Mayanga Maku dit «Good Year», Joseph Kibonge, Raoul Kidumu, mais aussi les défenseurs Raymond Buanga Tshimenu, Ballon d’Or africain 1973, Lobilo Boba dit «Docta», Jean Mana et Albert Mukombo.
Le pays vit alors son état de grâce. Joseph Désiré Mobutu, son président porté au pouvoir suite à un coup d’Etat appuyé par la CIA et l »ancien colon belge, voit grand. Il s’agit d’un formidable coup de pub à quelques mois du célèbre match de boxe «Rumble in the Jungle» entre Mohamed Ali et Georges Foreman, à Kinshasa.
Mobutu se montre très généreux avec les Léopards. Chaque joueur retenu pour la Coupe du Monde se voit offrir une maison, une voiture et 15 jours de vacances «à l’étranger». Petit problème : les généraux de Mobutu sont tellement jaloux que le dictateur est contraint de leur acheter une voiture à tous pour les calmer!
Les stars tombent de très haut
Le Zaïre joue le premier match du Mondial face à l’Ecosse, le 14 juin, à Dortmund. Battus 2-0, les Zaïrois ne sont cependant pas ridicules aux yeux des observateurs.
Mais le 18 juin, à Gelsenkirchen, les Léopards se font bouffer par les Yougoslaves, plus techniques et plus expérimentés. Le Zaïre finit le match à 10 et prend 9-0. Le gardien zaïrois fut remplacé à la pause alors que le score était déjà de 6-0 (son copain fit un peu mieux, ne prenant «que» 3 buts)…
Pour l’honneur, les Zaïrois affrontent le tenant brésilien, le 22 juin, à Francfort, en clôture de ce premier tour (et dernier par la même occasion). Sans forcer, les champions du monde s’imposent 3-0, mettant fin de triste manière au parcours des Léopards.
Beaucoup de joueurs de cette épopée ont rendu «tous les cadeaux» du président.
Quatre ans plus tard, en 1978, la Tunisie, pour sa première participation à la Coupe du Monde, au Mexique, a fait beaucoup mieux en battant le Mexique 3 à 1, en faisant match nul avec l’Allemagne (0-0) et en s’inclinant par 1 but à 0 face à la Pologne. Ces deux derniers, les coéquipiers de Tarak Dhiab et Hamadi Agrebi, les protégés de Abdelmagid Chettali auraient bien pu les remporter, ayant créé un grand nombre d’occasions de buts.
Ouf, les Tunisiens ont sauvé l’honneur de l’Afrique! Mieux, en 1982, l’Afrique aura droit à 2 équipes à la phase finale du Mondial, en Espagne.
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