Tunisair Express réussit, comme à son habitude, à accroître nos maux et subtilise de surcroît nos mots pour en parler!
Par Khaoula El Cadi *
Comment la formuler quand la question a été débattue en long en large et en altitude?
Que dire quand tu as un avion à prendre pour Tunis à 17h15, que tu te présentes à l’enregistrement à 15h45, que tu trouves une foule inhabituelle et qu’en discutant avec ceux qui sont là tu reçois l’information que parmi eux il y a des passagers du vol de 8h45 et même des passagers du vol de nuit de la veille ?
Que dire quand tu as un long courrier le lendemain, que tu voyages avec des enfants en bas âge et que tu ne reçois que des informations approximatives qui ne te permettent pas de prendre des décisions quant à l’attente de ce fameux vol Djerba-Tunis ou la location d’une voiture et l’entame du trajet des quelques 500 km ?
Que dire quand parmi la trentaine de personnes s’étant amassées sur le comptoir d’enregistrement dans un respect total de la ligne jaune, il y a deux jeunes femmes qui commencent à crier et à gesticuler et que par miracle elles reçoivent un carton et sont dirigées vers la salle d’embarquement ?
Que dire quand l’agent effectue l’enregistrement, te donne ton carton d’embarquement avec un numéro de vol UG005 différent du tien le UG009 et que les numéros des sièges ne sont pas précisés mais avec une heure de décollage à 20h30 ?
Que dire quand vers 22h00 tu t’aperçois que tes bagages ont fait le voyage, ont atterri à Tunis-Carthage et ont fait plusieurs fois le tour sur le tapis ?
Que dire quand tout un chacun dans l’aéroport te donne des versions de ce qui se passe : il y a un avion au sol mais il n’y a pas d’équipage, il y a un appareil qui va faire Djerba-Monastir et qui revient assurer Djerba-Tunis, il y a un avion qui a décollé de Tunis pour venir vous chercher… ?
Que dire quand l’écran d’information et jusqu’à très tard dans la nuit continue à afficher les vols de 8h45, de 20h30 et de 20h45 avec pour seule indication RETARDE ?
Que dire quand une fois que tu as compris qu’il n’y aura pas de vol, que tu risques de rater ton avion du lendemain et que tu essaies de prévoir les différents plans qui s’offrent à toi et que l’agent étudie ton cas et il te répond que désormais tu as deux contrats indépendants et que la responsabilité de Tunisair Express n’est pas engagée, bien que ton long courrier soit avec Tunisair ?
Que dire quand tes enfants épuisés dorment à même le sol, si ce n’est quelques affaires et peluches dénichés dans les bagages à main, car rappelez-vous les bagages sont à Tunis ?
Une seule chose à dire merci au hasard qui a mis un agent non basé à Djerba sur mon chemin ce soir-là et que face à ma détermination et aux circonstances exceptionnelles, cette personne a fait le tour de toutes les possibilités pour débloquer la situation jusqu’à envisager de faire venir un appareil de Malte à vide pour libérer ce beau monde coincé à Djerba.
Chose qui fut conclue à 2h30 du matin pour un potentiel décollage le lendemain à 6h30.
A 7h15 notre avion a décollé, mes enfants à moitié endormis n’ont pas vu le pilote tant attendu la veille. Nous avons atteint Tunis, nous avons trouvé nos bagages toujours avec l’assistance de la même personne et nous avons effectué l’enregistrement pour notre long courrier.
Le retard concernant ce vol transatlantique n’a été que d’une heure trente minutes.
En écrivant ces lignes, l’information me parvient que le nouveau ministre des Transports, Radhouane Ayara, a effectué ce matin une visite à l’aéroport de Tunis-Carthage, je ne peux me retenir de sourire avec amertume, quand je lis la dernière phrase de l’article je ris aux éclats : un rire nerveux…
«M. Ayara a indiqué sa détermination à fournir des services de hautes qualités et favoriser des conditions de voyages adéquates d’un point de vue confort et sécurité pour les clients de la compagnie nationale.»
Bienvenu à bord M. Ayara…
* Citoyenne.
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