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Législatives partielles : Hafedh Caïd Essebsi candidat d’Ennahdha

Hafedh Caïd Essebsi adoubé par Rached Ghannouchi : le scénario diabolique des islamistes se précise.

Ennahdha ne présentera pas de candidat au scrutin législatif partiel en Allemagne et soutiendra la candidature de Hafedh Caïd Essebsi (HCE) dans cette élection.

Par Marwan Chahla

Le parti islamiste tunisien donne ainsi au fils du président de la république, Béji Caïd Essebsi, une chance d’obtenir un mandat électif.

C’est le conseil de la Choura, instance suprême du parti islamiste, qui, réuni en fin de semaine en session extraordinaire, à Hammamet, a rendu publique cette double décision. Il reste à savoir si c’est là un cadeau qu’Ennahdha donne à Nidaa Tounes, son redoutable adversaire d’hier devenu aujourd’hui son allié sinon son obligé, ou c’est, plutôt, comme nous le pensons, un baiser de la mort, c’est-à-dire une façon d’accélérer sa chute avant les prochaines municipales de 2018 et législatives et présidentielles de 2019.

BCE: L’agent des islamistes à Nidaa Tounes

Le scénario, tant redouté, se précise donc.

Depuis la formation du gouvernement Youssef Chahed 2 et la nomination de Hatem Chahreddine Ferjani au poste de secrétaire d’Etat chargé de la Diplomatie économique, la voie était toute indiquée au directeur exécutif autoproclamé de Nidaa Tounes pour remplir la vacance du siège de la circonscription d’Allemagne à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) et accéder à sa première fonction élective.

D’ailleurs, dès le lendemain de la formation de la nouvelle équipe gouvernementale de Chahed, Borhen Bsaïes, le maître-combinard de Nidaa Tounes, a sauté sur l’occasion pour annoncer «la probable candidature» de HCE à ce siège vacant.

L’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) a, elle aussi, vite fait de jouer le jeu en confirmant que rien, dans les textes, n’empêche le patron autoproclamé des Nidaïstes de prendre part à cette élection législative partielle.

La suite, nous la connaissons: quelques petites candidatures, aux moyens humains et matériels très limités, qui ne pourront pas barrer la route au fils de son père.

Ennahdha déblaie le terrain pour HCE 

A présent, soulagé de toute rivalité nahdhaouïe et, mieux encore, appuyé par le parti islamiste, HCE, s’il décide de concourir, est sûr de faire son entrée à l’ARP.

A partir delà, il est inutile de faire beaucoup d’efforts pour imaginer les prochaines étapes du plan de carrière de HCE. Il s’agit, bel et bien, d’un parcours politique bien tracé: deux années de service au Bardo, une candidature certaine aux législatives de 2019, pour mandat plein à l’ARP, une envisageable candidature à la présidence ou à la vice-présidence du parlement et – qui sait ? – le passage limpide du perchoir de l’ARP au Palais de Carthage…

Décidément, les tours de prestidigitation de BCE associés à la sorcellerie de Rached Ghannouchi n’ont pas fini de nous surprendre.

 

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