Il y a 5 ans, Lotfi Nagdh, ancien coordinateur du parti Nidaa Tounes à Tataouine, a été lynché à mort par des islamistes, devant son bureau.
Cela s’est passé, le 18 octobre 2012, au cours d’une manifestation des membres de la Ligue de la protection de la révolution (LPR), milice violente au service des partis au pouvoir de l’époque, Ennahdha et le Congrès pour la république (CpR), dissoute, en 2014, par une décision de justice.
Cinq ans après, l’affaire traîne en justice. Pis encore, le 14 novembre 2016, un non-lieu a été prononcé par le tribunal de Sousse, ce qui a permis la libération des tueurs présumés, notamment Saïd Chebli, membre du bureau du parti islamiste Ennahdha, à Tataouine.
La partie plaignante a fait appel de cette décision qualifiée de «2e assassinat de Nagdh» mais le procès est, depuis, incessamment reporté. La prochaine audience est prévue pour le 28 novembre prochain, soit près un an après le 1er verdict.
A l’occasion de la 5e anniversaire de cet assassinat, le président de la république Béji Caïd Essebsi a reçu, aujourd’hui, au Palais de Carthage, Houda Nagdh, la veuve du martyr, et lui a exprimé sa confiance en la justice, assurant que les auteurs de cet assassinat feront face à leurs responsabilités, loin de toutes pressions politiques, a-t-il assuré…
En d’autres termes, le chef de l’exécutif, qui avait promis, lors de sa campagne électorale, en 2014, de faire de son mieux pour que la vérité sur cette assassinat soit révélée et que les auteurs soient sanctionnés, se défausse, aujourd’hui, sur une justice qui ne semble pas pressée de réaliser… sa promesse.
Y. N.
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