La suppression du nom du mari de la carte d’identité de l’épouse est une mesure qui suscite une forte réaction de la part de nombreux Tunisiens, traduisant, chez certains, un attachement à des normes culturelles et sociales dépassées qui réduisent la femme à un statut d’infériorité et de dépendance.
Par Khémaïs Gharbi *
Cette décision, prise dans le cadre de la mise en œuvre de la carte d’identité biométrique par les autorités tunisiennes, remet en question une pratique traditionnelle qui visait à identifier une femme par le nom de son mari, sous-entendant ainsi qu’elle lui appartient. Cette approche perpétue une vision dépassée et problématique de la femme en tant qu’appartenant à un homme, ce qui est à la fois péjoratif et injuste.
Une femme n’appartient à personne d’autre qu’à elle-même. Elle est un individu autonome, avec sa propre identité, ses propres choix et sa propre liberté. Le fait de lier son identification officielle à celle de son mari renforce des normes culturelles et sociales dépassées qui réduisent la femme à un statut d’infériorité et de dépendance.
Il est essentiel de reconnaître que chaque individu, indépendamment de son genre, est une entité à part entière, avec sa propre dignité et son propre droit à l’autonomie. Identifier une femme uniquement par le nom de son mari sur sa carte d’identité ne reflète pas sa véritable identité ni sa valeur en tant qu’individu.
De même, il est important de souligner que l’identité d’une personne ne se résume pas à son statut marital. Une personne peut avoir un conjoint, des enfants, des talents, des passions, sans que ceux-ci aient besoin d’être mentionnés sur sa carte d’identité.
Il est temps de repenser les normes sociales et les pratiques administratives pour refléter pleinement la dignité et l’autonomie de chaque individu, indépendamment de son genre ou de son statut matrimonial.
* Traducteur et écrivain.
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