Une journée d’étude sera consacrée au «Fonds numérique et documentaire de la révolution tunisienne: Un champ inédit ouvert à la recherche scientifique et à l’art».
Organisée par les Archives nationales de Tunisie, la Bibliothèque nationale de Tunisie et les membres du collectif chargés de la collecte et de l’archivage du patrimoine numérique de la révolution, la journée d’étude se tiendra le mardi 12 décembre 2017, à partir de 9h00 à la Bibliothèque nationale de Tunisie, à Tunis.
La révolution tunisienne se caractérise par sa modernité et la jeunesse de ses initiateurs et acteurs.
Spontanée, indépendante de toute idéologie et sans guides politiques, elle a trouvé son expression dans l’image et a inauguré en conséquence le mariage des nouvelles technologies et de la rue ainsi que l’ère de la communication numérique.
Témoins des soulèvements populaires et de la contestation grandissante, engendrée par les dérives politiques, lois liberticides, répression, corruption et népotisme, qui ont agité le pays dès les premières années du XXIe siècle, les blogs et les réseaux sociaux ont fonctionné comme un moteur de leur propagation et, s’ils ont modifié la langue et le langage politiques, ils ont introduit un nouveau type de communication et peut-être un nouveau type de pensée et de nouvelles expressions artistiques.
Constitué de vidéos, de photos, de blogs, d’articles de journaux, d’enregistrements de témoins, de caricatures, de graffitis, de slogans, de dessins, de poèmes et de chansons, mais aussi de communiqués et de déclarations de la société civile, ce fonds témoigne de la complexité du traitement archivistique de ces supports et de son exploitation scientifique.
Afin de révéler au grand public la richesse et l’originalité de ce fonds, d’inciter les chercheurs et les artistes à son exploitation et d’inviter les détenteurs d’archives à confier leurs documents aux Archives nationales ou à la Bibliothèque nationale de Tunisie, le collectif chargé de l’archivage du fonds numérique et documentaire de la révolution se propose d’organiser une exposition itinérante, intitulée ‘‘Before the 14th : instant tunisien’’, qui, inaugurée au musée du Bardo et au Mucem de Marseille, le 17 décembre 2018, circulera dans les régions et éventuellement dans d’autres pays.
Les interrogations que soulèvent tant la conception de l’exposition de ce fonds riche de son hétérogénéité même que de son traitement et son approche scientifique sont innombrables. Soucieux de répondre à ces questions ou tout au moins de les soulever, le collectif envisage de tenir, le mardi 12 décembre 2017, à la Bibliothèque nationale de Tunisie, une journée de réflexion sur la scénographie de l’exposition comme sur les nouveaux chemins qui s’ouvrent à la recherche scientifique.
Cette rencontre s’articulera en quatre temps : 1/L’exposé du contenu et de la structure des archives collectées par les chevilles ouvrières du projet sera suivi par 2/la présentation du traitement visuel d’une séquence d’un moment de l’histoire de la révolution tunisienne par l’équipe chargée de l’exposition. Ceci permettra aux participants de prendre connaissance de l’originalité du fonds et des richesses qu’il recèle. 3/Des chercheurs familiers du traitement des archives classiques et microfilmées ouvriront le débat sur les pistes de réflexion que peut susciter le fonds numérique, iconographique et documentaire à la recherche. 4/Une table ronde clôturera cette journée, l’objectif de cette journée étant de sensibiliser les futurs spectateurs à la fabrique d’un récit historique, de leur faire saisir les potentialités des archives repérées et les perspectives critiques que suggèrent les pistes tracées et les inconnues qui apparaissent.
Parmi les participants, on annonce Raja Ben Slama, directrice de la Bibliothèque nationale de Tunisie; Hédi Jallab, directeur général des Archives nationales de Tunisie; Faouzi Mahfoudh, directeur général de l’Institut national du patrimoine; Ramy Salhi, directeur du bureau Maghreb du Réseau euro-méditerranéen ; Raja Fenniche, ancienne directrice de l’Institut supérieur de la documentation (ISD); Hatem El Hattab (archiviste); Myriam Ben Saoud et Dalila Zouabi (archivistes-documentalistes); Fayçal Hamdi et Amel Fathalli, (bibliothécaires); Rim Témimi, Selma Zéghidi, Béchir Riahi, Skander El Kamel (commissaire, vidéaste, scénographe et infographiste respectifs de l’exposition ‘‘Before the 14th, instant tunisien’’); Samia Kamarti, ancienne directrice de la Bibliothèque nationale de Tunisie, Kmar Bendana et Marouane Lajili (chercheurs à L’ISHTC); Hechmi Ben Frej (chargé du projet d’archivage); Rabâa Ben Achour (coordonatrice du projet d’archivage); Sami Ben Gharbia (Nawaat), Elisabeth Cestor (Mucem); Tahar Ghalia (INP) et Taoufik Karkar (chercheur).
Source : communiqué.
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