Arrêté hier soir, mardi 9 janvier 2018, à la cité Ezzouhour, à Kasserine, O. R. est secrétaire général du syndicat de base de la jeunesse et de l’enfance dans la région.
Ce dernier a été intercepté dans sa voiture de fonction et en état d’ivresse. Il circulait la nuit dans les rues de la ville, au moment où des affrontements entre la police et des manifestants battaient leur plein. La police a saisi en sa possession plus de 2.000 dinars et le soupçonne de payer des délinquants pour les inciter à commettre des actes de vandalisme et de saccage.
Le suspect est directeur de la maison de jeunes de Kasserine. Il est aussi un responsable syndical et l’un des dirigeants régionaux de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) depuis plusieurs années. Une source auprès de la centrale syndicale de Kasserine a indiqué à Kapitalis que O. R. sera probablement suspendu de ses fonctions en attendant la suite de l’enquête.
Il a précisé que le syndicaliste est déjà dans le tort pour avoir utilisé sa voiture de fonction, qui plus est, en état d’ivresse, et au moment où se déroulaient des affrontements entre des manifestants et des agents de l’ordre. Pour ce qui est des suspicions de soudoiement des casseurs, la justice fera son travail.
«Rien que pour ce dépassement, une sanction administrative doit lui être infligée par le ministère qui l’emploie», ajoute la même source, en estimant que l’affaire est entre les mains de la justice et que si les faits qui lui sont reprochés sont avérés, l’UGTT se désolidarisera de O. R. et appellera à une sanction exemplaire.
«L’UGTT soutient les mouvements pacifiques et le peuple dans ses luttes et n’accepte, en aucun cas, que son image soit affectée par de pareils agissements indignes de la justice, de la paix et de l’équité pour lesquelles nous avons toujours œuvré», ajoute encore notre source en concluant : «Tout individu qui touche à la Tunisie, qui est corrompu et tente d’y semer le chaos est considéré comme un traître, et devra payer pour ses actes, quel que soit son poste. Nul n’est au dessus de la loi, nul n’a le droit de toucher à la Tunisie».
Cependant, des proches du suspect réfutent cette accusation et estiment que le responsable régional a fauté en conduisant sa voiture en état d’ivresse, mais ne peut être mêlé à de pareilles pratiques, en soulignant son patriotisme et son militantisme depuis les années estudiantines.
On notera, au passage, que des sources concordantes ont souligné la proximité de O. R. avec des partis islamistes, notamment Harak de Moncef Marzouki.
Y. N.
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