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Un tanker émirati lance un appel de détresse au large de Sfax

L’équipage du tanker abandonné.

En rade à l’entrée du port de Sfax, le tanker émirati Qaaswa, a lancé son tout dernier SOS… avant que le navire et son équipage ne rendent définitivement l’âme.

Dans une correspondance reçue hier, lundi 26 février 2018, par le site maritime ‘‘Splash 247.com’’, le commandant du chimiquier Qaaswa a fourni les détails sur ce cas flagrant d’abandon d’équipage. Le navire est au mouillage au large du port de Sfax depuis mai dernier et, actuellement, il a épuisé toutes ses ressources – notamment avec l’arrêt de son dernier générateur, tombé en panne sèche de carburant.

Le tanker, à présent dans le noir total et immobilisé comme il est à l’entrée du port de Sfax, représente, la nuit, un dangereux obstacle.

En l’absence d’approvisionnement en électricité, le peu de denrées alimentaires dont disposait Qaaswa commence à se détériorer. Les réserves en eau potable sont épuisées. La pharmacie du bord est vide de médicaments, cinq membres de l’équipage sont souffrants et ont besoin d’une assistance médicale de toute urgence.

«Dans pareilles conditions, autant dire que nous sommes en train de mourir», écrit le capitaine Yehia Kamel, dans le e-mail qu’il a adressé à ‘‘Splash’’. «Tous les membres de l’équipage doivent immédiatement quitter le navire, avec le règlement de leurs salaires et des billets d’avion pour qu’ils puissent repartir chez eux», ajoute-t-il.

Le tanker, battant pavillon émirati, appartient à la Alco Shipping Services, compagnie maritime basée à Charjah qui, selon ‘‘Splash’’, a été impliquée ces douze derniers mois à de nombreux cas d’abandon d’équipages.

Dans le cas du chimiquier Qaaswa, il s’agit du drame d’un équipage de 18 personnes (deux Indiens, trois Bangladeshis et 13 Egyptiens) dont les représentations diplomatiques en Tunisie se débattent, depuis plus de neuf mois, pour résoudre cette tragédie humaine… matérielle et administrative, également, car nombre des autorisations du navire ont expiré depuis plus de six mois et d’importants arriérés de paiements se sont accumulés.

Marwan Chahla

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