Vente d’un bébé à Monastir : Plusieurs suspects, dont la mère, placés en détention

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a annoncé, ce vendredi 17 juin 2022, l’arrestation, à Monastir, d’une femme de 26 ans ayant vendu son bébé à une Tunisienne mariée à un étranger et ce, contre la somme de 3.000 dinars.

Deux autres femmes amies avec la mère ainsi qu’un homme, accusés d’avoir joué le rôle d’intermédiaires et la «mère adoptive» ont été arrêtés, ajoute la DGSN, en indiquant qu’une sage femme, est également visée par l’enquête mais qu’elle a été maintenue en liberté provisoire, en attendant de comparaître devant le tribunal.

L’enquête a été ouverte par la police judiciaire et la brigade chargée de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants, suite à une plainte déposée par une clinique privée située à Monastir.

La mère a mis au monde son bébé dans ladite clinique et elle était accompagnée d’une femme de 56 ans, indique la DGSN, en affirmant que le bébé a été illégalement enregistré au nom de cette dernière et de son époux étranger, le jour même de la naissance. Pour cela, les deux femmes avaient prétendu que l’administration de la clinique s’était trompée de nom et une sage femme a fini par effectuer les changements…

La police a d’abord arrêté la mère qui a avoué avoir vendu son bébé en échange d’une somme de 3000 dinars tunisiens, de la prise en charge des frais de l’accouchement à la clinique et des traitements médicaux nécessaires, entre autres dépenses. Elle a également ajouté que deux autres femmes (ses amies) l’ont poussée à vendre son bébé et l’ont mise en contact avec l’acheteuse, tout en livrant leur identité.

Celles-ci ont également été arrêtées et ont avoué leur forfait, sachant qu’elles avaient également touché de l’argent, et le ministère public a ordonné la mise en détention des 3 femmes.

L’enquête a également permis d’identifier la femme qui a acheté le bébé, et qui a été arrêtée, le 16 juin 2022, lors d’une descente effectuée en coordination avec le parquet. Elle est également passée aux aveux, en précisant qu’un homme qui effectuait régulièrement des travaux chez elle, lui avait proposé de la mettre en contact avec des femmes pouvant lui trouver un bébé, puisqu’elle désirait en adopter un.

C’est ainsi qu’elle a rencontré la mère biologique, alors encore enceinte, et ses deux amies, en affirmant que celles deux dernières ont négocié le prix et les frais, en lui demandant de veiller à enregistrer le bébé à son nom, dès sa naissance, auprès de l’administration de la clinique afin de faciliter l’obtention d’une fiche d’état civil auprès de la municipalité.

L’homme intermédiaire a été arrêté à son tour, mais il a d’abord nié les faits, avant d’avouer avoir aidé la dame sans percevoir d’argent. Il a été placé en détention sur ordre du ministère public, ajoute encore la même source.

Dans le cadre de l’enquête, la sage femme qui a effectué les modifications de noms a également été interpellée et a indiqué, quant à elle, n’avoir aucun lien avec ce réseau de vente de bébé, en affirmant avoir été manipulée…

Le ministère public a décidé de la maintenir en liberté provisoire, en attendant de comparaître devant le tribunal et aussi ordonné la poursuite de l’enquête, indique encore la DGSN.

Y. N.

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