Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khalifa Chibani, appelle les députés à promulguer une loi autorisant l’ouverture des cafés durant les horaires du jeûne de ramadan, s’ils veulent que la circulaire de 1981 ne soit pas appliquée.
Pour le colonel-major, il ne faut pas rejeter la faute sur la police qui ne fait qu’exécuter la loi et appelle les députés, qui ont critiqué la fermeture de cafés durant les horaires de jeûne, à promulguer une loi qui rend la circulaire caduque.
«Tous les ans c’est la même rengaine. On attend ramadan pour critiquer la police alors que les députés sont les seuls à pouvoir changer la loi. Cela est du ressort du pouvoir législatif, la police applique les lois en vigueur», a-t-il indiqué dans une déclarions à Shems FM, aujourd’hui, jeudi 24 mai 2018, en réponse aux critiques dont a fait l’objet Lotfi Brahem, le ministre de l’Intérieur, pour avoir justifié l’action de la police pour faire respecter l’obligation de fermeture des cafés et des restaurants durant les horaires de jeûne de ramadan.
Khalifa Chibani a tenu à préciser que les cafés ne sont pas tous fermés et qu’il y en qui sont ouverts, ajoutant que les agents de la sécurité n’ont pas porté atteinte aux libertés individuelles : «Je défis quiconque de dire qu’il a été empêché de manger ou que des cafés habituellement ouverts ont été fermés par les forces de l’ordre. Sans entrer dans les détails, certains cafés sont fermés conformément à ladite circulaire, d’autres sont ouverts comme chaque année».
En fait, tout se passe dans l’ambiguïté la plus totale sans qu’il y ait un moindre critère clair pour l’ouverture ou la fermeture des cafés. Généralement, dans certains quartiers chics ou touristiques, certains cafés et restaurants sont ouverts, d’autres sont fermés sans que l’on sache si c’est la décision du commerçant ou des autorités. Souvent, dans certains quartiers d’habitation, il y a une ou deux cafés ouverts, avec des rideaux hermétiquement fermés. Et là aussi, on ne sait pas s’ils sont autorisés ou simplement tolérés.
Cette ambiguïté qui laisse la porte ouverte à toutes les supputations et même parfois aux abus devrait cesser. Et, il n’y a pas mieux, en effet, M. Chibani, qu’une loi qui réduit la marge de manœuvre de chaque partie.
Y. N.
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