Béji Caïd Essebsi a abordé toute l’actualité dans son interview hier sur Nessma. Il a voulu, surtout, positiver et rassurer, en parlant surtout d’avenir.
Le président de la république a répondu aux questions de Borhène Bsaïes portant sur tous les thèmes d’actualité en Tunisie. Ainsi, tout en félicitant le gouvernement et l’UGTT pour la signature, hier, de l’accord sur les augmentations des salaires dans le secteur public, M. Caïd Essebsi a cru voir dans cet accord l’annonce d’une trêve sociale, qu’il semble appeler de tous ses voeux. «Nous sommes persuadés que les grèves et autres mouvements sociaux s’estomperont dans un proche avenir», a-t-il commenté.
Abordant le sujet du projet de loi sur la réconciliation économique, qu’il a proposé à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), le président a d’abord voulu en clarifier le contexte : «Beaucoup disent que ce projet est anticonstitutionnel, mais je tiens à révéler qu’avant son élaboration, les meilleurs experts en droit constitutionnel ont été consultés. Les doyens Sadok Belaïd et Iyadh Ben Achour, ainsi que Farhat Horchani ou encore Ghazi Gheraïri, et bien d’autres, ont été unanimes à affirmer que ce projet n’est pas en contradiction avec la Constitution et n’entrave ni le processus de la justice transitionnelle, ni l’action de l’Instance Vérité et Dignité (IVD), qui n’a nullement le droit de mener campagne pour ou contre ce projet en question».
Pour ce qui est du contenu du projet de loi, le M. Caïd Essebsi a signalé qu’avec un taux de croissance prévue entre 0 à 1%, la situation économique du pays est très mauvaise, alors que le taux d’endettement plafonne à 52%. En d’autres termes, l’Etat doit trouver d’autres ressources financières pour boucler son budget et relancer la machine économique.
Les ressources escomptées de l’application de la loi sur la réconciliation économique seront d’abord versées dans les caisses de l’État, a-t-il précisé, ajoutant que les hommes d’affaires concernés seront dans l’obligation de payer leurs dettes envers l’État, majorée de 5% par an à compter de la date des faits qui leur sont reprochés (privilèges, passe-droit, corruption, etc.). «Ce n’est pas de la charité, c’est le droit», a-t-il insisté.
Jugeant le travail du gouvernement, M. Caïd Essebsi a adressé un satisfecit au Chef du gouvernement Habib Essid et à son équipe. Il a déclaré ne pas voir de nécessité d’un remaniement ministériel dans l’immédiat, tout en laissant la porte ouverte à un remaniement «dans l’avenir, car chaque étape exige des dispositions spéciales».
Pour ce qui est de la coalition au pouvoir, le président de la république a nié l’existence de différends majeurs entre ses composantes (Nidaa Tounes, Ennahdha, Union patriotique libre et Afek Tounes), en précisant que la coalition est unie et en se félicitant des changements observés au sein du mouvement Ennahdha qu’il a invité à préserver dans cet esprit de citoyenneté «sans lequel le mouvement n’a aucun avenir», a-t-il ajouté.
A. B. M.
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