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Libertés : Le syndicat des imams soutient les propositions du Colibe

Contrairement à la Coordination nationale pour défendre le Coran, la Constitution et le développement équitable, qui s’oppose aux propositions du Colibe pour renforcer les droits et les libertés individuels, le syndicat des imams s’y est dit favorable. 

C’est ce qu’a indiqué Fadhel Achour, secrétaire général du syndicat des imams, dans une déclaration à Jawhara FM, aujourd’hui, vendredi 22 juin 2018, en précisant que les propositions de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe), mise en place par le président de la république Béji Caïd Essebsi, sont révolutionnaires et ne sont pas en contradiction avec le Coran et la charia.

«Le rapport du Colibe a été envoyé à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui est la seule institution habilitée, en vertu de la loi, à voter pour ou contre les propositions que ce rapport contient. Les personnes qui se considèrent comme défenseurs du Coran doivent comprendre que le livre saint de l’islam et la charia n’ont besoin d’être défendus par personne», a-t-il déclaré.

Le secrétaire général du syndicat des imams, qui défend une lecture modérée et ouverte de l’islam, fait ici allusion aux récentes déclarations de Noureddine Khademi, ancien ministre des Affaires religieuses dans les gouvernements conduits par les dirigeants islamistes Hamadi Jebali et Ali Larayedh, et actuel président de la Coordination nationale pour défendre le Coran, la Constitution et le Développement équitable, qui a fait part de son hostilité aux propositions contenues dans le rapport du Colibe estimant qu’elles sont en contradiction avec les préceptes de l’islam et de la charia.

Noureddine Khademi n’a pas apprécié, en effet, les propositions du Colibe concernant la dépénalisation de l’homosexualité, le bannissement des tests annaux pour prouver les actes de sodomie, l’instauration de l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme, la suppression de la dot considérée comme une humiliation pour la femme et l’annulation de la circulaire Mzali portant sur la fermeture des cafés et des restaurants durant les horaires du jeûne au cours du mois de ramadan.

L’ancien ministre des Affaires religieuses a également appelé le mufti de la république, Othman Battikh, à donner son avis sur le rapport de ladite commission.

A la question de savoir s’il ne voit pas d’inconvénient au mariage de personnes du même sexe, comme cela est déjà légal dans beaucoup de pays occidentaux, M. Achour a répondu que «la libéralisation des contrats de mariage permettrait à tous les Tunisiens de se marier quelle que soit leur orientation sexuelle». Traduire : il n’y voit pas d’inconvénient…

E. B. A.

Libertés individuelles : Khademi s’oppose aux propositions du Colibe

 

 

 

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