Quatre ans après l’adoption de l’actuelle Constitution et alors que nous sommes presque en fin de législature et du mandat présidentiel, la Tunisie est toujours dépourvue de Cour Constitutionnelle. Ce vide est inadmissible voire suspect, car un Etat de droit qui se respecte doit avoir une Cour Constitutionnelle.
Par Chiheb Boughedir *
À 18 mois de la fin de la législature et de l’expiration de leurs mandats respectifs, les élus de la nation et Sénescent Ier renâclent à doter le pays d’une Cour Constitutionnelle et guerroient entre eux.
Pire, la question ne semble même pas les déranger au point où je me demande s’ils ne préfèrent pas perpétuer le caractère presque illégal d’une telle vacuité.
Si toutes les institutions sont paralysées c’est parce qu’il n’existe pas de volonté politique réelle d’extraire l’Etat de l’influence des lobbys mafieux et de leurs représentants au sein de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), toutes tendances confondues.
En outre, le citoyen, sans doute habitué à l’illégalité, ne sent pas concerné par l’inexistence de la Cour Constitutionnelle; cela ne le préoccupe pas comme cela ne préoccupe pas tous les partis politiques, sans exception.
Pourtant, c’est un thème de combat politique et institutionnel, un thème que l’on ne peut dissocier du combat pour l’instauration d’une vraie démocratie…
Nous sommes encore obnubilés par les hommes, or, un État, c’est d’abord des institutions, des lois compatibles avec la Constitution et une Cour qui veille à ce qu’ils le soient.
* Enseignant universitaire.
Source : Post Facebook.
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