Raouf Khammassi, fier comme un coq de se tenir aux côtés du celui dont le père allait devenir l’homme fort de Tunisie dans quelques mois et Ons Hattab, épatée de se tenir aux côtés de Hafedh (été 2014). Son regard en atteste.
Par Imed Bahri
Sale temps pour les opportunistes professionnels. Avec la guerre qui fait rage entre les deux clans, celui de la famille dirigé par Béji Caïd Essebsi et celui du chef du gouvernement Youssef Chahed, les girouettes ne savent plus de quel côté il faut s’arrêter de tourner.
Raouf Khamassi, Ons Hattab – que l’on pourrait surnommer Ons Caïd Essebsi pour sa capacité unique de trouver toujours des excuses pour justifier les excès et les dépassements de Hafedh Caïd Essebsi et lui donner raison – ainsi que le chef du groupe parlementaire de Nidaa Tounès au Parlement le Haj Toubel (qui criait sur tous les toits qu’il avait fait le pèlerinage de la Mecques) ont été pendant toutes ses années les fidèles supporters du «fils» et ceux qui avaient applaudi des deux mains son coup d’Etat au sein de Nidaa en 2015.
Ils ne savent plus sur quel cheval parier
La semaine dernière et alors que le désormais très esseulé Hafedh était quasiment lâché par tout le monde et comptait ses «amis», Raouf, Ons et le Haj Toubel ont décidé de l’envoyer balader et d’aller filer dans le camp d’en face, celui du chef du gouvernement Youssef Chahed.
Mais voilà que le vieux lion de Carthage a rugi, dimanche soir, 15 juillet 2018, et a clamé haut et fort devant toute la jungle politique tunisienne qu’il soutenait son fiston chéri, ce qui a fait reprendre du poil de la bête à ce dernier et a montré que le clan qu’ils croyaient dirigé par le fils du président était en réalité dirigé par le président en personne. Ils croyaient que le président était neutre et équidistant de toutes les parties belligérantes, ils ont du réviser leur copie. Résultat: les opportunistes professionnels sont déboussolés. Ils ne savent plus sur quel cheval parier, de peur qu’ils choisissent le perdant et verront ainsi leurs carrières politiques et leurs intérêts personnels – ce qui est le plus important et primordial pour eux – compromis et foutus en l’air.
D’ailleurs Raouf Khammassi a sauté sur son clavier en envoyant une missive facebookienne au président de la république pour lui dire que leur «amitié» serait une ligne rouge et qu’il ne fallait pas la mélanger avec ses prises de position au sein de Nidaa Tounes. Pourquoi s’est-il senti aussi fragilisé au point de faire part de ses émotions sur facebook? Hafedh lui a-t-il empoisonné ses relations avec le Bajbouj? Mystère et boule de gomme.
Le président lira-t-il la déclaration d’amour de M. Khammassi? L’écoutera-t-il? Les chances sont réellement minces vu que tout transite par Hafedh et le nouveau Saïda Sassi de la Tunisie, Noureddine Ben Ticha, qui puniront Khammassi. Ils le puniront pour son retournement de veste et ne feront pas parvenir le message au vieux lion. D’ailleurs aux dernières nouvelles, le vieux lion s’est senti trahi par Raouf Khammassi.
Les opportunistes professionnels complètement perdus
Que vont faire nos opportunistes professionnels et où atterriront-ils à la fin? Ils sont eux-mêmes perdus, ils sont coincés dans un brouillard londonien. Conseil pour sortir de cette impasse: demander au Haj Toubel de faire la «prière d’El-Istikhara» comme Nabil Maaloul pour savoir quel clan gagnera à la fin et comme ça, vous saurez pour quel clan il faut opter.
Sans oublier que le Haj Toubel pourra toujours postuler pour prendre la place de Nabil Maaloul à la tête de l’équipe nationale, il est en pôle position.
Quant à Ons Hattab, elle voudrait savoir qui sera le prochain président de la république, pour devenir amie avec son fils dès maintenant.
N.B. On adore les lunettes de Raouf Khammassi, sans doute la plus belle paire de lunettes d’Allemagne, et on saisit l’occasion pour rendre hommage à son goût de dandy et de fin esthète.
Ons Hattab : Nous n’avons pas l’intention d’exclure Hafedh Caïd Essebsi
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