La Fifa met à la disposition des fédérations africaines un fonds spécial afin de couvrir les dépenses liées aux déplacements et aux problèmes d’équipements des équipes nationales. À quoi servirait tout l’argent de la Fifa si les mentalités des responsables du football africain sont rétrogrades ?
Par Hassen Mzoughi
La coupe du monde 2018 a confirmé le recul du football africain sur la scène internationale. Pour la première fois depuis 1982, aucun représentant africain n’est parvenu à franchir le premier tour de la compétition qui s’est achevée dimanche dernier, 15 juillet 2018, par la victoire de la France devant la Croatie (4-2).
Le constat fera l’objet d’un débat les 22 et 23 juillet courant à Rabat sous la houlette de la Fifa, en présence des 5 sélectionneurs des pays africains présents en Russie.
Par la voix de son président Gianni Infantino, la Fifa a fait savoir qu’elle compte se pencher sur les maux qui frappent le football africain, en particulier au niveau des fédérations. Ce football souffre d’un problème fondamental : son organisation technique, administrative et logistique.
Une aide, pour quoi faire ?
En attendant, et par populisme de circonstance, la Fifa annonce aux fédérations africaines qu’elle met à leur disposition un fonds spécial afin de couvrir les dépenses liées aux déplacements et aux problèmes d’équipements des équipes nationales.
Ainsi, 50 fédérations du continent dont la Tunisie, ainsi que l’Egypte, le Maroc, le Sénégal et l’Afrique du Sud, sont éligibles pour bénéficier de cette manne.
Ainsi pour les déplacements de ses équipes nationales à l’étranger, chaque association pourra recevoir jusqu’à 175.000 dollars par an.
Cette «aide» ne résoudra pas le problème de fond. Les fédérations africaines ont souvent et depuis les années 80 bénéficié des programmes de promotion de la part de la Fifa, sans pour autant parvenir à se doter d’organisation digne du nom. La raison est archi connue : les dirigeants fédéraux ne se préoccupent jamais de football mais de leur image, de leurs intérêts.
La gabegie des responsables du foot africain
Prenons le cas tunisien : le président de la Fédération tunisienne de football (FTF), loin de saisir la médiocrité de la participation de la Tunisie, et sans prendre la peine de faire le bilan de cette campagne de Russie, a chargé 3 membres fédéraux pour préparer l’après Mondial.
Quant à Nabil Maaloul, il a quitté le poste de sélectionneur sans rendre des comptes.
À quoi servirait tout l’argent de la Fifa si les mentalités sont rétrogrades ?
La Confédération africaine de football (CAF), l’instance dirigeante du foot continental, n’est pas elle aussi l’exemple à suivre. Très riche de ses recettes TV et pub, elle n’a pourtant pas réussi à mettre de l’ordre dans le foot africain notamment en matière de réglementation, d’organisation des calendriers des compétitions, de l’arbitrage ou de protection des jeunes joueurs qui partent à l’étranger.
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