Pour se développer, en termes de nombre d’entrées d’étrangers et de volume de recettes, le tourisme tunisien doit surmonter l’obstacle de la saisonnalité, sur ses principaux marchés, notamment européennes. Analyse d’un expert…
Par Zakaria Fathallah *
Y a-t-il des leviers qui permettraient à la Tunisie d’atteindre le niveau du nombre d’entrées d’étrangers du Maroc ? L’Open Sky suffirait-il a lui seul à amplifier le nombre des entrées des étrangers ?
J’ai bien peur qu’une redéfinition ou un repositionnement du produit touristique tunisienne serait plutôt nécessaire.
La Tunisie a enregistré en 2013 pratiquement le même nombre d’entrées en provenance du Royaume Uni que le Maroc (à +3% en faveur de la Tunisie).
En 2014 le Maroc réussissait à dépasser de 13% la Tunisie sur les entrées des Britons, 480.000 contre 425.000.
La saisonnalité affirmée des entrées en Tunisie
Cependant la distribution du nombre mensuel d’entrées en Tunisie affiche ostentatoirement une forme Gaussienne, contrairement à celle du Maroc beaucoup plus équilibrée.
Avec une moyenne mensuelle de 40.000 entrées, le nombre d’entrées reste dans la tranche des 90%-115%, à l’exception du mois de janvier, non significatif. Pour la Tunisie ces écarts de niveau varient entre 35% et 175%.
Cette saisonnalité affirmée des entrées en Tunisie n’est pas propre aux citoyens du Royaume Uni mais est standard à tout le trafic venu du nord pour le segment touristique. Seulement elle constitue un véritable obstacle au développement du tourisme tunisien.
La façon de voyager de ces visiteurs montre que 84% des citoyens du Royaume Uni voyagent au Maroc seuls ou en couple contre seulement 53% en Tunisie pour ces mêmes catégories.
Répartition des entrées des Britanniques par nature.
Réduire la forte dépendance du segment familial
C’est ainsi qu’il est recommandé de s’affranchir de cette forte dépendance du segment familial et de s’adapter plutôt aux singles et aux gens qui voyagent en couple qui sont attirés par des ambiances spécifiques.
Le concours de ce segment est crucial car ses périodes de voyages ne se concentrent pas sur celles des vacances scolaires et les dépenses sur place sont plus importantes.
C’est ainsi que l’on pointe les caractéristiques du produit. Et c’est de la que pourrait venir notre salut.
* Représentant général de Tunisair pour le Royaume Uni et l’Irlande.
Fédération du tourisme : Les entrées des Européens restent assez faibles
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