Sacrifice abrahamique, vision musulmane (miniature persane).
L’Aïd Al-Idha, la fête du sacrifice du mouton, célébrée avec zèle par la majorité des musulmans, est à l’origine un rituel judaïque idéalisant le «sacrifice», alors que l’islam préfère le châtiment corporel.
Par Hichem Cherif *
Vous n’êtes pas sans ignorer que l’Aïd Al-Adha (ou Aid Al-Kebir, «grande fête») est le souvenir du sacrifice d’Abraham (Ibrahim). Dieu lui a demandé de sacrifier son fils unique, et il était prêt à le faire, pour montrer sa soumission à Dieu. Mais Dieu l’a arrêté avant et lui a fait sacrifier un mouton à la place.
Cette explication donnée pourrait être tirée aussi de la Bible où l’histoire d’Abraham offrant son fils apparaît telle qu’ici décrite (Genèse, chap. 22).
Ce texte relate bien-sûr une épreuve à laquelle Dieu soumet Abraham, l’offrande de son fils, pour éprouver sa foi. Cependant, ce texte contient également des éléments qui peuvent être lus symboliquement.
Dieu a fourni pour chacun de nous une solution
Le fils d’Abraham est une «image» du croyant (Abraham, le «père des croyants») qui, comme tout croyant, mérite la punition de Dieu. En effet, comme tout homme, il n’arrive pas à la perfection que Dieu demande dans ses 10 commandements (tu aimeras ton prochain comme toi-même, tu ne voleras pas, tu ne regarderas pas avec envie la femme ou les biens de ton prochain,…) que dieu révéla sur une tablette à Moïse sur le mont Sinaï, 19 siècles avant Jésus-Christ.
La Bible confirme cette idée d’inéligibilité à la perfection de l’être humain en disant : «Tous ont péché, et sont privés de la gloire de Dieu» (Romains 3:23), et encore : «Le salaire du péché, c’est la mort» (Romains 6:23)
La miséricorde de Dieu ne peut pas se caractériser par le «pardon» pur et simple, car l’oubli d’une faute (l’amnistie) est injuste par nature: ceux qui ont commis l’infraction profitent de leur crime. Pour pouvoir pardonner, il faut que les dégâts commis soient réparés.
Dieu se révèle à Moïse en lui disant: «Je ne tiens pas le coupable pour innocent». La Torah toute entière met en évidence que «sans sang versé, il n’y a pas de pardon».
N’y a-t-il donc aucune solution ? Le croyant (fils d’Abraham) est-il condamné à périr?
Non, Dieu est miséricordieux, il substitue au coupable une victime innocente (le mouton) qui subit la punition à sa place.
La même question se pose aujourd’hui aux croyants, n’y a-t-il pas de solution au problème des fautes que j’ai commises? Suis-je aussi condamné à périr? Ou faut-il aussi qu’une victime sacrificielle innocente meure à ma place?
C’est là où le christianisme se veut plus «miséricordieux» par rapport au judaïsme et à l’islam, censé être plus «progressiste» vu qu’il est révélé 6 siècles après, vu que, comme dans l’histoire d’Abraham, Dieu a fourni pour chacun de nous une solution.
Sacrifice abrahamique, vision chrétienne (peinture du Caravage).
Dans l’évangile, Jésus est appelé «l’Agneau de Dieu». Il était pur et sans péchés. Jésus est venu volontairement dans le monde pour donner sa vie afin que le croyant soit sauvé de la punition que ses fautes méritent. Il a été la victime innocente sacrifiée à la place des humains coupables devant Dieu: «Vous avez été rachetés… par le sang précieux du Messie, comme d’un agneau (mouton) sans défaut et sans tâche» ( Pierre 1:19). Ou encore : «Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, le Messie est mort pour nous.» (Romains 5:8)
Pouvons-nous être sûrs d’échapper au jugement de Dieu? Pour les chrétiens, oui, nous pouvons échapper. Par le moyen de ce sacrifice suprême, du sang versé par quelqu’un qui a accepté de mourir à notre place: Jésus le Messie.
Son sacrifice a été accepté par Dieu, trois jours plus tard Jésus est ressuscité, et aujourd’hui encore il est vivant. Il doit revenir bientôt pour régner, selon les chrétiens.
Ceux qui croient en lui, pensent qu’ils seront sauvés, comme le fils d’Abraham!
Les religions s’excluent au lieu de rassembler leurs fidèles
Mais je trouve paradoxal que les 3 religions, «révélées», supposées émanant du même tronc «Abrahamique», de surcroît dictées par le même dieu, devraient avoir une «même philosophie» toute en étant plus «évolutives», avec un esprit plus «libéral», mais les voilà qui se rejettent comme des partis politiques qui s’excluent au lieu de rassembler pour attirer des «sympathisants» exclusifs, en changeant de «philosophie» comme si leur émanateur (Dieu) a changé d’avis entre temps.
1) Je comprends que la Thora en tant que première expression de Dieu soit «régressive». Pour preuve, je cite la Torah qui indique ce qu’il faut faire a un prophète qui contredit ou cherche à abroger la Parole de Dieu (contenue dans la Thora):
a) «Peut-être un prophète apparaîtra-t-il un jour parmi vous. S’il vous dit : « Allons suivre d’autres dieux que vous ne connaissez pas et rendons-leur un culte », vous n’écouterez pas les paroles de ce prophète ou de ce visionnaire, car l’Éternel votre Dieu se servira de lui pour vous mettre à l’épreuve, afin de voir si vous l’aimez réellement de tout votre cœur et de tout votre être. C’est à l’Éternel votre Dieu que vous rendrez un culte, c’est lui que vous révérerez; vous obéirez à ses commandements, vous l’écouterez, c’est à lui seul que vous rendrez un culte, et c’est à lui seul que vous vous attacherez. Quant à ce prophète ou ce visionnaire, il sera puni de mort pour avoir prêché la désobéissance à l’Éternel votre Dieu… car il aura voulu vous entraîner hors du chemin que l’Éternel votre Dieu vous a ordonné de suivre. Ainsi, vous ferez disparaître le mal du milieu de vous.» (Deutéronome 13)
b) «J’ai entendu les discours des prophètes qui prophétisent le mensonge en mon nom, en disant : « Voici, j’ai eu une révélation! J’ai eu une révélation ! » Combien de temps encore auront-ils donc en tête, de prophétiser le mensonge, ces prophètes qui proclament leurs inventions trompeuses? Veulent-ils, par les songes qu’ils se racontent mutuellement, me faire oublier par mon peuple tout comme leurs ancêtres m’ont oublié pour Baal ? Si un prophète a fait un songe, qu’il raconte ce songe. Et celui qui a ma parole, qu’il communique ma parole selon la vérité. Que vient faire la paille au milieu du froment ? demande l’Éternel. Ma parole n’est-elle pas pareille au feu ? demande l’Éternel. N’est-elle pas comme un marteau qui brise le roc ? Aussi, je vais m’en prendre à ces prophètes, déclare l’Éternel, qui, mutuellement, se volent mes paroles. Je vais m’en prendre à ces prophètes, déclare l’Éternel, qui agitent leur langue pour proclamer : «L’Éternel le déclare !» Je vais m’en prendre à ces prophètes, déclare l’Éternel, qui ont des songes mensongers, qui les racontent pour égarer mon peuple par leurs mensonges et par leurs balivernes. Car moi, je ne les ai pas mandatés, je ne leur ai pas donné d’ordres, ils ne sont, pour ce peuple, d’aucune utilité, l’Éternel le déclare.» (Jérémie 23.25).
De la monogamie chrétienne et la polygamie musulmane
2) Le changement de «cap» de l’islam par rapport au judaïsme et christianisme, chronologiquement nés avant lui.
Logiquement, ce qui est venu «après» devrait améliorer ce qui est révélé «avant». Je ne comprends pas le «revirement régressif» d’une religion venue du même «émanateur». Ainsi je constate l’inverse en islam.
Pour le mariage :
Torah dit : monogamie mais polygamie tolérée.
La Bible dit : monogamie.
Coran dit : quatre femmes mais exception pour le prophète Mohammed qui d’ailleurs dépassera même le nombre de 9 femmes (qui lui avait été alloué).
Pour la justice :
Torah dit : 10 commandements et loi du talion (vol = rendre le double, coups et blessures => châtiment corporel équivalent…)
La Bible dit : juste rappel du fait que tous sommes pécheurs, appel à la repentance des fautifs et à pardonner, Dieu jugera en dernière instance. Jésus diffère l’application de la Loi. Si la loi était appliquée nous devrions tous mourir immédiatement. Dieu nous accorde du temps pour nous repentir et accepter le pardon gratuit qu’il nous offre.
Coran dit : on tue les apostats, on coupe les mains pour un vol…
C’est une régression incroyable: préjudice matériel => châtiment corporel cruel et terrible. On ne revient même pas au niveau de la loi du talion mais au temps de la barbarie assyrienne… Et je n’ai jamais vu de riche ayant détourné un million se faire couper la main (d’après la Torah il devrait simplement rembourser au double, point final ce qui semble bien plus logique). Donc pourquoi avoir abrogé le texte très moderne et très applicable de la Torah (il y a 3500 ans!!) qui dit ce qu’il faut faire avec un voleur (lui faire rendre le double) pour le remplacer par un châtiment barbare et inadapté? Idem pour le statut de la femme, pour tolérer 4 alors que le christianisme a instauré la monogamie, le comportement barbare à avoir envers les apostats…
L’islam sunnite refuse le sacrifice parfait de Jésus. C’est le point central de la Torah et de l’Evangile.
En refusant ce sacrifice, l’islam sunnite se détourne du fil de la révélation monothéiste, de la pure religion d’Abraham. Le Coran, la Torah, le Zabour et l’Injil (appellation de la Bible chez les Arabes) présentent Jésus comme parfait et sans faute. Dans la Torah et le Zabour (écrits reprenant la partie «orale» du judaïsme exprimée avant la naissance de Jésus) c’est prophétiquement qu’il est parlé de Aissa Al Masihi (le Messie): c’est l’agneau du sacrifice qui doit être «sans aucun défaut» (Jésus est appelé «l’agneau de Dieu» dans l’Injil par Yahia ibn Zakaria).
La polygamie est une régression de l’islam
3) Le nombre de femmes, encore une régression en islam
Le Coran autorisait 4 femmes. Le prophète Mohammed a dépassé: ses compagnons lui font remarquer son incohérence un verset lui est révélé qui lui permet d’augmenter son quota à 9 femmes. C’est la sourate 33 Al Ahzab, Verset 50 : «Ô Prophète! Nous t’avons rendue licites tes épouses à qui tu as donné leur ‘‘mahr’’ (dot), ce que tu as possédé légalement parmi les captives [ou esclaves] qu’Allah t’a destinées, les filles de ton oncle paternel, les filles de tes tantes paternelles, les filles de ton oncle maternel, et les filles de tes tantes maternelles – celles qui avaient émigré en ta compagnie – ainsi que toute femme croyante si elle fait don de sa personne au Prophète, pourvu que le Prophète consente à se marier avec elle: c’est là un privilège pour toi, à l’exclusion des autres croyants. Nous savons certes, ce que nous leur avons imposé au sujet de leurs épouses et des esclaves qu’ils possèdent, afin qu’il n’eût donc point de blâme contre toi. Allah est Pardonneur et Miséricordieux.»
Mais il le dépassera quand même! (en violation des lois qu’il a lui-même révélées). Le prophète Mohammed a épousé en réalité 11 femmes, seulement on n’a pas compté les 2 esclaves converties : 1- Khadija (âgée mais riche); 1- Aicha fille de Umar b. al khattab, son oncle paternel ; 3- Umm Habibah fille d’abu Sufyan B harb ; Umm Salamah, fille d’abû Umayyah b. al Mughirah.K, son oncle maternel; 4- Sawdah, fille de Zamah b Qays, sa tante; 4- Zaynab, la femme de son fils adoptif zayd, fille de jahsh b riabharith b haznh, sa tante ; 5- Maymunah fille d’al harith b hazn ; 6- Juwayriyyah fille d’al harith b abi dirar ; 7- Safiyyah fille de huyayy b akhtab (juive) ; 8- Rayhana juive devenu musulmane avec son peuple (En 627) ; 9- Myriam en 629 une chrétienne.
Aucune ne lui donna d’enfant mâle à l’exception de Khadija, sa première épouse, qui accoucha de quatre enfants mâles, tous décédés en bas âge, et de quatre filles.
Myriam la Copte, aura également un fils, Ibrahim – Abraham –, qui mourra à l’âge de 2 ans.
Je reste persuadé que si le Prophète Mohammed avait un fils, il aurait été «khalifa» et n’aurait jamais laisse le «choix» comme on le prétend pour dire qu’en islam, la «démocratie» existe (opinion personnelle).
Je rappelle, ici, que la détermination du sexe d’un enfant dépend du spermatozoïde (X ou Y) et non de l’ovule qui demeure toujours le même (Y).
De toutes les femmes que le Prophète a épousées, aucune n’était vierge lorsqu’elle rejoint son harem, à l’exception d’Aïcha, c’est pourquoi elle a été sa préférée, une épouse de 6 ans, que le Coran a dû justifier par un Hadith 114 dans le Sahîh de Muslim : «Aïcha a dit : ‘‘J’avais six ans lorsque le Prophète m’épousa, neuf ans lorsqu’il eut effectivement des relations conjugales avec moi’’. Puis elle relatait: ‘‘Ma mère, ‘Umm Rûmân, vint me trouver tandis que j’étais sur une balançoire, entourée de mes compagnes. Elle m’appela et je me rendis à son appel sans savoir ce qu’elle voulait de moi. Elle me prit par la main, me fit rester sur la porte de la maison, jusqu’à ce que ma respiration haletante se fût calmée. Elle me fit ensuite entrer dans la maison où se trouvaient des femmes des ‘Ansâr qui me dirent: ‘‘A toi le bonheur, la bénédiction et la meilleure fortune!’’ Ma mère m’ayant livrée à ces femmes, celles-ci me lavèrent le visage et la tête; et se mirent à me parer. J’avais à peine fini, que l’Envoyé d’Allah entra, lorsqu’il était encore le matin. Alors on me remit entre ses mains.»
Un verset du Coran qui prouve bien que Mohammed a eu des relations sexuelles avec cette fille pré pubère: Sourate attalaq (Divorce), Verset 4 : «Si vous avez des doutes à propos (de la période d’attente) de vos femmes qui n’espèrent plus avoir de règles, leur délai est de trois mois. De même pour celles qui n’ont pas encore de règles.»
Cela signifie clairement qu’il était envisageable pour le prophète Mohammed, qu’une femme se marie et divorce avant même d’avoir ses règles.
Aux sources de l’interdiction de l’adoption
Toutes étaient veuves ou divorcées. Khadija et Maymouna furent épousées même en troisièmes noces.
4) Les conséquences juridiques du cas de Zaynab (dépassé en droit tunisien) : Zaynab a raconté à Zayd (fils adoptif de Mohammed) que Mohammed la convoitait. Zayd s’est senti obligé de divorcer. Comme Zaynab était la femme de son fils: Mohammed s’est retrouvé en porte-à-faux par rapport aux textes sur l’inceste et il a fallu une révélation spéciale pour abolir l’adoption dans l’islam :
Sourate 33 Al-Ahzab (Les Partis) Post-Hégire, verset 37 : «Quand tu disais à celui qu’Allah avait comblé de bienfaits, tout comme toi-même l’avais comblé : ‘‘Garde pour toi ton épouse et crains Allah’’, et tu cachais en ton âme ce qu’Allah allait rendre public. Tu craignais les gens, et c’est Allah qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zayd eût cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu’il n’y ait aucun empêchement pour les croyants d’épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement d’Allah doit être exécuté».
Seulement, cette sourate a eu pour conséquence d’interdire l’adoption dans les pays arabes qui soumettent leurs lois à la loi «charaïque».
Les conséquences de cette sourate sont tragiques aujourd’hui pour beaucoup d’orphelins dans tous les pays musulmans sauf en Tunisie où l’adoption est possible car la Tunisie à travers le Code du statut personnel de 1956 a réussi à rester dans cette pensée «progressiste» pour réimposer la règle ancestrale judaïque de la «monogamie», et qui cherche aujourd’hui à perpétuer ce «progressisme» à travers le projet d’égalité dans la succession en cours d’adoption, sans oublier l’abolition de la peine de mort (filière progressiste dans les religions révélées pour abolir le «châtiment corporel» à l’image de Jésus qui s’est sacrifié pour l’ensemble des êtres humains et consolider cette «philosophie» tunisienne vu qu’en Tunisie on a déjà aboli de couper la main au voleur et l’abolition, dans le projet du délit de l’homosexualité, au nom du principe que chacun dispose librement de son corps (pour l’anecdote, quelques amis de pays arabes taxent les Tunisiens à l’occasion de ce projet de PD et lesbiennes, encore une fois une anecdote «régressive» qui dénote de l’étroitesse d’esprit des «Arabes» qui ont été entre autres parmi nos colonisateurs (on apprend leur langue à l’école comme le français) car nous sommes et demeurons «Berbères» par nos traits physiques, nos us et coutumes, ouverts sur les idées nouvelles et les étrangers depuis les Phéniciens, avec une place privilégiée de la femme, depuis Ulysse, El Kahéna, ou récemment Aziza Othmana, Saliha… en rappelant que le Code du statut personnel portait le sceau d’Ahmed Bey (1837/1855), grand réformateur de la Tunisie, avec l’appui de Khaznadar. Il a aboli l’esclavage en 1846, et a pondu le Code du statut personnel mais n’a pas eu le temps de le publier et que le défunt Bourguiba, animal politique, a utilisé comme un pied de nez à l’égard du bey régnant, Lamine Bey, pour asseoir sa suprématie en tant que Premier ministre en le publiant sans le sceau du Bey régnant vu que le texte portait déjà le sceau d’Ahmed Bey, car il faut rappeler qu’en 1956, Bourguiba ne disposait ni de temps (il s’occupait de l’indépendance et l’abolition de la royauté), ni la compétence administrative nécessaire pour pondre un code «révolutionnaire» socialement parlant de 213 articles.
En guise de conclusion
La Tunisie a été à mon sens, dans sa lignée «progressiste», à l’image de ce qu’on pourrait espérer de la philosophie des religions «révélées» issues du même Dieu, qui devait «chronologiquement» être «évolutif» dans ses révélations pour améliorer l’ancienne par la nouvelle.
La Tunisie et ses dirigeants ont réussi à maintenir cette «progression» dans ses principes vu que ses textes ont été toujours «évolutifs» par rapport à la stagnation ou la régression que nous constatons dans les pays islamisés vu qu’en Tunisie :
1) On a aboli l’esclavage en 1846.
2) On a signé le pacte fondamental de 1857. Un pacte de onze articles qui s’ouvre par un préambule placé «sous le double signe de la foi et de la raison», mêlant une prise à témoin de Dieu et une explication des choix du souverain par les contraintes liées à la raison et à la nature. Les idées dominantes, outre les droits accordés aux étrangers, sont la sécurité, l’égalité et la liberté : extension de la «complète sécurité» des biens, de la personne et de l’honneur à tous les sujets sans distinction de religion, de nationalité ou de race (article 1), égalité devant la loi et l’impôt de tous les sujets musulmans et non-musulmans (articles 2 et 3), liberté de culte pour les seuls Juifs (article 4). Dans le serment final du pacte, le bey engage également ses successeurs à ne «régner qu’après avoir juré l’observation de ces institutions libérales».
3) Signer la constitution monarchique de 1861. À la suite du Pacte fondamental, une commission est chargée de la rédaction d’une véritable Constitution, remise le 17 septembre 1860 par Sadok Bey, successeur de Mohammed Bey, à l’empereur Napoléon III à Alger. La loi organique, équivalente à une véritable Constitution, entre en vigueur le 26 avril 1861. Elle devient la référence du mouvement national tunisien, en lutte contre le protectorat français, notamment au sein du Destour dont la première demande est son rétablissement avec toutefois certaines évolutions, la plus notable étant l’élection de 60 des 70 membres du Conseil suprême. Le texte comporte au total 114 articles et établit un partage du pouvoir, entre un pouvoir exécutif composé du bey et d’un Premier ministre, un pouvoir législatif aux prérogatives importantes confié au Conseil suprême et un pouvoir judiciaire indépendant. Gardien de la Constitution, le Conseil suprême peut déposer le bey en cas d’actes anticonstitutionnels, favorisant ainsi la participation des élites à la gestion des affaires. De plus, le souverain n’est plus libre de disposer des ressources de l’État et doit recevoir une liste civile de 1.200.000 piastres alors que les princes de sa famille reçoivent des pensions prévues par le texte.
4) On a fait la révolution du jasmin pacifiquement et c’est la seule qui teint le cap encore eu égard à son peuple, consensuel et pacifiste et surtout grâce au rôle de la femme dans cette révolution.
5) Poursuivons cette «progression» en votant le projet soumis à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) par la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) mais en allant encore plus pour préserver notre économie et notre devise pour la dépenser en médicaments pour nos malades ou en équipements pour nos industries ou en matières premières pour faire travailler les gens au lieu de les dépenser pour le «hajj» (pèlerinage de la Mecque) ou le sacrifice du mouton.
Restons «progressiste» comme l’a toujours été la Tunisie.
Et souhaitons, tout de même, Aid Mabrouk pour ceux qui veulent se ruiner et ruiner leur pays, car il faut être tolérant devant même les non-raisonnables.
* Avocat- consultant.
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