Institut supérieur agronomique de Chott Mariem (ISA CM).
L’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires (ATDVU) dénonce dans le communiqué publié ci-dessous et signé de son président Habib Mellakh, une affaire de plagiat où la plagiaire a eu son diplôme de doctorat et l’enseignante dénonciatrice du plagiat sanctionnée par la hiérarchie.
En sa qualité de rapporteur, au sein de la commission des thèses en étude des paysages et développement des territoires, d’une thèse faite par une étudiante de l’Institut supérieur agronomique de Chott Mariem (ISA CM) dépendant de l’Université de Sousse, la collègue Samiha Khelifa a dénoncé, dès octobre 2017, une affaire de plagiat flagrant. Le contenu de son rapport, qui a comporté une caractérisation précise et convaincante du plagiat commis, qui s’est étalé sur plus de 100 pages dans une thèse qui en compte 200, a été approuvé par le reste des membres de la commission. Cette dernière a d’ailleurs décidé de ne pas autoriser la candidate à soutenir et à se réinscrire à l’Institut. Il s’agit de mesures que le décret 2422/ 2008 stipule.
Les événements et les décisions semblent jusque-là habituels et balisent la voie appropriée pour s’opposer au fléau du plagiat, sauf que les divers à-côtés et conséquences de l’affaire sont catégoriquement inacceptables au niveau scientifique, éthique et administratif.
C’est que la candidate a profité du contexte scientifique et administratif de son inscription en thèse. Elle s’est inscrite sous le régime de cotutelle et a été dirigée par un enseignant tunisien et un enseignant français appartenant à l’Université Paul Valéry de Montpellier qui ne s’est pas rendu compte du plagiat et qui n’en a pas été informé. La soutenance a eu lieu en France sans aucune coordination avec la partie tunisienne et dans une violation suspecte des dispositions de la convention de cotutelle. C’est ainsi que le diplôme a été attribué à la candidate.
Une autre partie s’est immiscée dans l’affaire. Il s’agit du père de l’étudiante, professeur de l’enseignement supérieur agricole et de ses alliés qui ont harcelé la professeure Samiha Khelifa de différentes manières, par le recours à la diffamation, à la calomnie et aux diverses contrevérités proférées à son encontre sans aucune dissuasion.
Tous ces abus ont eu lieu pendant de nombreux mois et persistent au point que la direction de l’Institut l’a délibérément privée, en guise de représailles, d’enseigner un module de sa spécialité, en l’absence quasi-totale des autorités administratives et académiques dans le suivi de l’affaire et pour y mettre fin en appliquant les lois et en exécutant les conventions en vigueur sur la question.
Compte tenu de toutes les violations et abus étranges et graves ayant émaillé cette affaire, l’Association tunisienne de défense des valeurs universitaires (ATDVU) exhorte tous les organes scientifiques et administratifs, et à leur tête l’autorité de tutelle :
1- à remédier à la situation en prenant les mesures administratives et légales susceptibles de préserver la considération due au professeur rapporteur et sa dignité au regard du préjudice qu’il a subi de la part du père de la candidate et de ses alliés, en raison de l’accomplissement de son devoir dans le constat du plagiat et sa dénonciation;
2- en faisant les investigations nécessaires en vue d’établir les responsabilités de toutes les infractions administratives et des violations de l’éthique de la recherche scientifique relatives à cette affaire, en prenant toutes les décisions nécessaires pour ce faire et en veillant à leur exécution;
3- en considérant que le doctorat obtenu par la candidate n’est pas mérité, qu’il est nul et non avenu et qu’il ne l’autorise pas à postuler pour être recrutée dans la fonction publique ou pour obtenir l’équivalence du diplôme;
4- en rendant, après avoir mené toutes les investigations requises, l’affaire publique et en dénonçant ceux qui y sont impliqués à l’échelle la plus large pour préserver la crédibilité de l’université et empêcher la recrudescence des cas de plagiat et la diplomation parallèle et imméritée.
Source: communiqué.
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