Le professeur en droit constitutionnel, Amine Mahfoudh, a fait part, sur les ondes de Shems FM, de l’existence de sérieuses craintes concernant l’avenir du régime républicain en Tunisie.
Faisant allusion au refus opposé par certains députés au contenu de l’article 1 du projet de loi relatif à la Cour constitutionnelle, Amine Mahfoudh a déclaré en substance: « Je ne comprends pas pourquoi certains députés éprouvent des appréhensions à l’égard du régime républicain et de la démocratie, alors qu’ils vivent dans le cadre d’une république; à moins qu’il ne défendent la mise en place d’un autre régime. »
« Si on a vraiment foi en le régime républicain, a d’autre part affirmé Mahfoudh, l’article premier de ce projet de loi doit inévitablement être adopté dans sa totalité ».
Amine Mahfoudh a rappelé, dans ce contexte, le discours politique de l’ex-secrétaire général du parti Ennahdha, Hamadi Jebali, dans lequel il s’était déclaré convaincu de l’avènement du 6e califat et ce, peu avant son accession au pouvoir en qualité de Premier ministre. « En effet, a-t-il ajouté, on assiste encore, par-ci et par-là, à des discours qui nous ramène à la question du retour au système politique fondé sur le califat. D’ailleurs, des partis politiques, ayant pour slogan l’instauration du califat, sont aujourd’hui actifs en Tunisie alors qu’en Allemagne, par exemple, de tels partis auraient été interdits ou dissous. C’est la raison pour laquelle de sérieuses craintes se font sentir quant à l’avenir du régime républicain ».
« Si l’article 1, qui constitue l’épine dorsale du projet de loi relatif à la Cour constitutionnelle, n’est pas adopté dans son ensemble, alors je crains pour l’avenir du régime républicain et de la démocratie dans notre pays », a-t-il averti.
Bien qu’ayant adopté, mercredi 7 octobre, 15 articles du projet de loi en question, la Commission de Législation générale au sein du Parlement n’est pas encore parvenue à un accord sur les articles 1 et 10 qui continuent de soulever de fortes controverses.
H. A.
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