L’Espérance sportive de Tunis (EST) attend Al-Ahly du Caire de pied ferme dans son fief de Radès, où la finale-retour ce soir, vendredi 9 novembre 2018, à partir de 20 H, décidera du vainqueur du titre continental.
Par Hassen Mzoughi
Cette seconde manche sent le soufre. Bien entendu, l’enjeu d’un sacre et d’une qualification pour la Coupe du Monde des clubs est une raison légitime pour que l’EST et Al-Ahly se donnent à 100%, mais le «contentieux» qui entoure ces retrouvailles donne un cachet particulier à cette seconde manche.
La CAF a choisi son vainqueur : Al-Ahly
La tension entre les deux équipes n’est pas redescendue, une semaine après une première manche remportée par les Eyptiens 3-1 et marquée par une grosse polémique. Les «frictions» se sont poursuivies jusqu’à la veille du match, pendant la réunion technique jeudi à Tunis. En cause: l’attitude de la Confédération africaine de football (CAF) qui a préparé une seule pancarte annonçant le sacre d’Al-Ahly, sans même prendre la peine d’en faire de même pour les «Sang et Or»… Cette bourde a été interprétée comme une preuve que la CAF a choisi son vainqueur… L’édition 2018 a déjà beaucoup perdu après tout ce qui s’est passé en finale aller et les polémiques qui n’ont pas cessé jusqu’à la veille de cette seconde manche!
Que d’enjeux dans ce match retour à haut risque ! Il n’y a pas seulement le titre africain. En jeu également l’arbitrage et la sécurité au stade de Radès.
Une nouvelle polémique à déjà éclaté sur Bamlak Tessema, l’arbitre éthiopien de la finale-retour. Il avait fait escale et passé la nuit au Caire avant Tunis. Les soupçons n’ont pas tardé à se focaliser sur la partie égyptienne. Tessema et son équipe seront épiés au moindre détail lors de cette finale-retour. Selon des spécialistes, ils seront surveillés par la… VAR elle-même. La CAF ne supportera pas un nouveau flop arbitral dans l’un des plus importants rendez-vous de son calendrier.
En tout cas, cette finale-retour est loin d’être jouée. Certes, Al-Ahly du Caire a un avantage de deux buts. En outre, les joueurs de Patrice Carteron ont souvent tenu le choc à Radès comme en témoigne leur dernier sacre continental conquis en 2012 face à… l’EST (1-1 à Alexandrie, 2-1 à Tunis).
Cette fois-ci, l’Espérance de Tunis devra inverser une situation compliquée. Avec le soutien de leurs supporteurs, les «Sang et Or» seront motivés comme jamais pour prendre leur revanche.
L’EST et Ahly aborderont cette finale-retour avec des formations diminuées de deux joueurs clés chacune.
Les grands joueurs font les grands matches.
L’EST devra composer sans le défenseur central Chamseddine Dhaouadi et le demi Franck Kom pour suspension, alors que l’équipe du Caire sera privée de son latéral droit international Ahmed Fathy (blessé) et de son avant-centre le marocain Walid Azarou, suspendu 2 matches par la CAF.
Si Mohamed Ali Yaacoubi pourra suppléer Dhaouadi, Kom sera difficile à remplacer ! La présence du milieu de terrain camerounais aura été d’un grand bénéfice dans ce match où l’EST a besoin de mettre la pression sur son adversaire. L’absence d’Azarou enlève une épine du pied des arrières «Sang et or». Son remplaçant sera Salah Mohsen ou Marwan Mohsen. Mohamed Hani jouera quant à lui à la place d’Ahmed Fathy, comme au match aller après la sortie à la 23e minute de ce dernier pour une blessure musculaire.
Al-Ahly, avec deux buts d’avance, part forcément avec un avantage certes important, mais pas insurmontable. Et il faut évidemment s’attendre à ce qu’il laisse les locaux prendre le jeu à leur compte et procéder en contre. Et en contre, Al-Ahly peut se montrer redoutable.
Contrer l’entre jeu égyptien
Les visiteurs possèdent une avance confortable, leur stratégie sera donc assez prudente. Mais les Diables Rouges ne tiendront rien pour acquis, conscients qu’il suffirait aux locaux de s’imposer 2-0 pour coiffer la couronne. Ils s’apprêtent à vivre une rude soirée dans un stade garni de supporteurs chauds bouillants qui pousseront Anice Badri et consorts de toutes leurs forces.
Il faut compter sur la personnalité des joueurs dans ce genre de circonstance. Ne dit-on pas que les grands joueurs font les grands matches. L’EST possède du caractère et sait puiser dans ses ressources pour défendre sa chance. Tout sera question de lucidité et de réalisme.
Les «Sang et or» gagneront avant tout à garder la tête froide, après une grosse tension pendant la semaine précédant le match. Ils auront à contrer l’excellent entre-jeu adverse (Hossam Ashour, Amr Suleya Islam Mohareb et le brillant Walid Soliman) avec des lignes rapprochées et beaucoup de solidarité. Mais le plus demandé c’est l’efficacité en attaque. En espérant qu’Anice Badri et Youcef Belaili rééditent leur demi-finale retour contre Primeiro et que Taha Yassine Khenissi retrouve enfin le chemin des buts !
Donner sa chance à l’équipe
Les joueurs devront gagner sur le rectangle vert mais les supporteurs sont appelés à leur donner la chance de le faire. Les fans «sang et or» ont une bonne partie du résultat en main. On comprend leur frustration après le match scandaleux de l’arbitre algérien Mehdi Abid Charef qui a coûté cher à l’EST. Mais ce match c’est le passé. Place à la manche retour pour renverser la situation et mériter le titre africain.
Les supporteurs doivent être à la hauteur de l’événement pour leur club. Pousser leurs joueurs pendant 90 minutes et plus quoiqu’il arrive. Ils ne doivent pas faire peur mais être un atout de poids, se montrer patients sans chahuter leur équipe.
L’EST veut être à la hauteur du rendez-vous pour renouer 7 ans après avec la couronne africaine. L’idéal c’est d’y parvenir avec l’apport de son fidèle public qui peut réaliser un miracle !
Pour rappel, le vainqueur de la compétition empochera une prime de 2,5 millions d’euros et disputera la Coupe du monde des clubs, prévue du 12 au 22 décembre aux Emirats arabes unis.
Le futur champion d’Afrique débutera ce tournoi face au vainqueur du match Al Ain Club (Emirats arabes unis) – Team Wellington (Nouvelle-Zélande), le 15 décembre à Al Ain.
Formation probable de l’Espérance : Moez Ben Cherifia, Ayman Ben Mohamed (ou Houcine Rabii), Khalil Chammam, Mohamed Ali Yaakoubi, Sameh Derbali, Fousseny Coulibaly, Ghailen Chaalali, Saad Beguir, Anice Badri, Youcef Belaili, Taha Yassine Khenissi.
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