Le Conseil des chambres mixtes de Tunisie (CCM) a organisé, le jeudi 20 décembre 2018 à l’hôtel Movenpick (Berges du Lac de Tunis) un petit-déjeuner-débat autour de la problématique du «transport et logistique au service du commerce et de l’investissement».
Le président du CCM, Mehdi Ben Abdallah, le modérateur Riadh Azaiz, président de la Chambre de commerce tuniso-belgo-luxembourgeoise, ont contribué à l’animation de cette réunion, à laquelle a pris part Hichem Ben Ahmed, ministre du Transport, accompagné des responsables des principaux départements et offices de son ministère.
L’assistance, qui était composée d’hommes d’affaires et d’opérateurs, a essentiellement axé le débat sur l’urgence de réformer en profondeur les domaines du transport et de la logistique et de trouver des solutions à ses faiblesses structurelles.
Pour M. Ben Ahmed, l’enjeu est hautement vital pour l’économie tunisienne d’autant que la rude concurrence, aussi bien au niveau régional qu’international, requiert une détermination pour mettre en œuvre fermement et rapidement la stratégie du gouvernement pour le développement de ces domaines.
À ce stade, le constat est visible : l’infrastructure et les équipements en place sont obsolètes, d’où la baisse de la performance logistique (la Tunisie est au 105e rang en 2018/60e en 2010 !) en raison, entre autres, de la chute des investissements, de la vétusté des équipements portuaires ainsi que de la faiblesse de la coordination entre les structures concernées.
Hichem Ben Ahmed.
Le débat qui a suivi a fait écho notamment aux divers obstacles et problèmes identifiés par les opérateurs, souvent lésés par les surcoûts des prestations (tant à l’import qu’à l’export) liés aux retards enregistrés par les services portuaires et aéronautiques.
D’autres réclamations ont concerné la dégradation de l’environnement au port de la Goulette, les perturbations liées aux mouvements successifs de grèves des agents de la Société tunisienne d’acconnage et de manutention (Stam), la nécessaire création de nouvelles lignes maritimes avec l’Afrique subsaharienne, la privatisation du secteur de la logistique ou encore la problématique des répercussions de l’entrée en vigueur de l’Open sky sur la compagnie aérienne nationale Tunisair.
D’autre part, le projet de Port en eaux profondes d’Enfidha a fait l’objet d’une présentation par Walid Dziri, Ceo de All Seas Shipping, qui a fait état d’un argumentaire chiffré mettant en avant la faisabilité de ce projet susceptible pouvant devenir un «hub logistique» à un croisement entre la Méditerranée occidentale et la Méditerranée orientale; et qui, par conséquent, aura nécessairement un impact salutaire sur l’ensemble de l’économie tunisienne.
Mehdi Ben Abdallah.
Par ailleurs, le ministre Ben Ahmed et ses collaborateurs ont apporté des éléments de réponse et des données expliquant qu’à court et moyen termes, des solutions sont envisageables pour améliorer la compétitivité du site Tunisie; et cette suite à des décisions prises pour faire face aux problèmes signalés. Le ministère du Transport entend, en effet, amorcer, dès 2019, plusieurs chantiers, notamment pour décongestionner le port de Radés. Ainsi, un appel d’offre sera lancé prochainement pour la gestion de ses quais 8 et 9. L’autre chantier concerne le lancement du projet du port en eau profonde d’Enfidha. Une short liste des soumissionnaires sera bientôt arrêtée à cet effet.
Les autres chantiers concernent l’introduction progressive de l’utilisation des nouvelles technologies et la digitalisation des procédures; la création d’une nouvelle ligne maritime en direction du port de Dakar, pour desservir toute la région de l’Afrique subsaharienne, en l’occurrence ; l’amélioration de la régularité des vols de Tunisair pour atteindre un taux de 80% à la fin janvier 2019 au lieu de 42% actuellement. Au cours de 2019, la compagnie devrait aussi acquérir 5 avions (A330 et A320).
Il a été signalé que la Tunisie a pratiquement finalisé les négociations avec la partie européenne portant sur l’Open Sky. Ce dossier reste lié, par ailleurs, à des procédures intra-européennes inhérentes au Brexit et à la question de Gibraltar (article 1 relatif à la définition du territoire européen).
Source : communiqué.
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