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Présidentielle 2019 en Tunisie : Deux candidats islamistes au prix d’un !

Hamadi Jebali, ancien chef du gouvernement provisoire (janvier 2012-mars 2013), estime que sa candidature à la présidentielle de 2019 contre Rached Ghannouchi, chef du mouvement islamiste Ennahdha, est dans l’intérêt de la Tunisie.

En d’autres termes, les Tunisiens vont avoir droit, lors des prochaines présidentielles, à deux candidats islamistes au prix d’un ! Belle perspective pour ceux d’entre eux qui tiennent les islamistes en horreur. Vous avez apprécié Jebali, vous aurez Ghannouchi en bonus !

M. Jebali, qui ne semble avoir aucun doute sur ses chances d’accéder au palais de Carthage après avoir échoué lamentablement dans celui de la Kasbah, a par ailleurs indiqué, dans une déclaration à Mosaïque FM hier soir, dimanche 10 février 2019, que plusieurs militants d’Ennahdha boycotteront les élections présidentielles en cas de soutien des dirigeants du mouvement islamiste à un candidat non-membre de leur parti.

De là à penser que M. Jebali veut transformer les prochaines présidentielles en une affaires islamo-islamiste, en une sorte de grand match Jebali-Ghannouchi, il y a un pas qu’on est tenté de franchir.

L’ancien secrétaire général d’Ennahdha a, par ailleurs, estimé que le projet de loi relatif à l’égalité dans l’héritage entre la femme et l’homme est venu dans un contexte politique et idéologique. Le président de la république, Béji Caïd Essebsi, qui l’a proposé, souhaite préserver les voix des femmes ayant voté pour lui lors des élections de 2014, ajoutant qu’il y a des versets coraniques claires sur cette question. Traduire: le Coran interdit l’égalité dans l’héritage entre l’homme et la femme. En d’autres termes, un islamiste a beau quitter son ancien parti et prétendre être indépendant, il ne se refait pas…

Le projet de loi sur l’égalité successorale fait partie des recommandations de l’Union européenne (UE) à la Tunisie, comme c’est le cas de l’autorisation accordée à l’association Shams défendant les droits LGBT, estime aussi M. Jebali, reprenant ainsi un argumentaire stupide développé par les militants islamistes sur leurs pages Facebook.

Réagissant aux déclarations de Houcine Dimassi, ancien ministre des Finances, selon lesquelles l’extradition de Baghdadi Mahmoudi, ancien chef du gouvernement libyen sous Kadhafi, avait été décidée et exécutée suite à un accord conclu entre le gouvernement tunisien et les autorités libyennes, et ce en contrepartie d’un montant de 100 millions de dollars, le candidat à la présidentielle de 2019 a déclaré : «J’ai un doute sur sa stabilité mentale. J’avais failli l’exclure d’un conseil ministériel, et ce à la demande de plusieurs ministres».

Hamadi Jebali a assuré, à ce propos, que son gouvernement n’avait perçu aucun centime lors de l’extradition de M. Mahmoudi. Et si l’argent avait pris un autre chemin… détourné ?

L’ancien chef de gouvernement provisoire a déclaré, dans un autre contexte: «Suite à son désaccord avec Ennahdha, Béji (Caïd Essebsi, Ndlr) a rouvert plusieurs dossiers», par allusion à l’affaire de l’organisation secrète d’Ennahdha, accusée d’implication dans les assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi. Et d’ajouter, en s’adressant au chef de l’Etat : «Choisissez une autre tactique pour vaincre Ennahdha !».

M. Jebali a tenu, toutefois, à assurer qu’il ne défend pas ici son ancien parti, assurant qu’il est indépendant dans ses décisions politiques.

E. B. A.

Jebali : Ma candidature à la présidentielle de 2019 est une obligation

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