Le week-end dernier, samedi 6 et dimanche et 7 avril 2019, 9 raies, diables de mer géants, «Mobula mobular», ont été débarquées et vendues. Les raies ont été capturées comme prises accessoires (bycatch) par une senne tournante.
C’est incident malheureux, estiment des organisations internationales opérant dans le domaine de la préservation des ressources naturelles dans dans un communiqué publié, hier, lundi 8 avril, que nous reproduisons ci-dessous.
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La raie Mobula Mobular (Bonnaterre, 1788) est l’une des espèces emblématiques de nos océans. Des études récentes suggèrent que c’est une espèce cosmopolite. La population méditerranéenne de l’espèce a subi une réduction importante d’au moins 50% en trois générations (60 ans), à la suite de prises accessoires accidentelles sur plusieurs sites de son aire de répartition, mais également de la pêche ciblée récemment découverte par les pêcheurs palestiniens.
Bien qu’il soit possible que ces espèces aient été capturés accidentellement, la réglementation internationale exige que les pêcheurs les relâchent vivantes. Dans le cas signalé, les individus ont été capturés à la senne tournante ; cet engin de pêche permet de relâcher les individus sans les transporter à bord, assurant ainsi leur survie.
Il est particulièrement important que les autorités compétentes accordent une attention particulière à de tels incidents, en tenant compte de l’état actuel de la protection et de la conservation de l’espèce, et du fait que de telles captures accidentelles pourraient permettre le développement d’un marché illégal. Cela pourrait menacer la survie de la raie diable de mer, une espèce qui présente de faibles taux de reproduction et de croissance, une longue durée de vie et une nature migratrice.
Des mesures de conservation internationales légales et contraignantes pour les requins et les raies ont été établies en Méditerranée, mais leur mise en œuvre est généralement médiocre. Nous appelons les autorités compétentes tunisiennes à adopter une mesure de protection nationale pour la raie diable de mer et toutes les espèces figurant dans la liste du CGPM / 36/2012/3, et pour renforcer la mise en œuvre de toutes les mesures contraignantes existantes qui n’ont pas encore été appliquées efficacement et pourrait contribuer de manière significative à la conservation de ces espèces vulnérables.
En outre, nous exhortons tous les pays méditerranéens à coopérer et à faire respecter ces engagements. Il est aussi important de former et de sensibiliser les pêcheurs, les acteurs concernés et le grand public sur la valeur et le statut de ces animaux marins emblématiques et uniques, qui servent d’espèces phares pour la conservation du bassin méditerranéen.
Source : communiqué.
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