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Des sympathies et des scénarios : La CAF et les suites de la finale de la Ligue des champions 2019

La réunion du comité d’urgence de la CAF se tiendra aujourd’hui, mardi 4 juin 2019, à 18H30, à Paris, en marge du congrès de la Fifa pour «débattre des suites» à donner à la scandaleuse finale de la Ligue des champions africaine de Radès. Que va-t-il décider au bout de 5 jours de polémiques et de gesticulations ?

Par Hassen Mzoughi

Ce Comité se retrouve face à son vrai défi: appliquer son propre règlement mais là il y a deux options. Le chapitre 17 des règles régissant la Ligue africaine des champions énonce explicitement la perte de l’équipe qui se retire du jeu, refusant de continuer à jouer, ce qui s’est réellement passé le jour de la dernière finale-retour entre l’Espérance de Tunis et le Wydad Casablanca, vendredi dernier, au stade de Radès. La CAF s’est appuyée sur cette disposition juridique pour prendre la décision d’attribuer le trophée et les médailles à l’équipe gagnante.

Le protocole d’assistance vidéo (Var) mentionné dans les règles du jeu pour la saison 2018-2019 indique que tout dommage à cette technologie ou toute indisponibilité n’invalide pas le jeu, n’affecte pas son résultat et ne peut en aucune manière être une raison de ne pas interrompre ou interrompre le match. Et le même protocole stipule qu’aucun joueur, officiel ou entraîneur ne peut prétendre avoir recours à la technique vidéo.

L’autre scénario : la CAF devra appliquer le cahier des charges qui stipule que «l’absence des arbitres désignés par la CAF est imputable à la fédération hôte, et dans ce cas l’équipe du pays hôte sera déclarée perdante par deux (2) buts à zéro (0) et sera éliminée de la compétition quel que soit le résultat obtenu sur le terrain».

Le VAR fait partie du corps arbitral et la CAF a désigné un arbitre pour gérer cette technologie, en la personne du Gambien Janny Sikazwe, qui était bien présent à Radès. Et même si les règlements ne prévoient pas qu’une défaillance technologique puisse conduire à rejouer un match, la situation est exceptionnelle.

La CAF sympathise pour sauver la face !

Que fera donc la CAF pour sauver la face? La Fédération tunisienne de football (FTF) sera-elle en mesure d’éviter ce second scénario, soit la perte du titre par l’EST.

Une source au sein de la CAF indique que plusieurs membres dudit comité exécutif seraient favorables à la position marocaine dans sa plainte concernant les événements survenus lors deux manches de la finale.

Des pressions auraient été exercées sur les membres du comité exécutif par le Marocain Faouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football et 3e vice-président de la CAF mais aussi Tarak Bouhamaoui, membre tunisien du comité exécutif de la CAF (et de la Fifa). Ils auraient contacté personnellement les membres avant la réunion à Paris, souhaitant les convaincre de la position de chacun des deux camps.

À première vue, toutes les options sont à prévoir : confirmer le résultat de la finale, avec en corollaire des sanctions contre le WAC, ou faire rejouer le matche !

Gassama pointe le WAC

Dans son rapport sur la finale de la Ligue des champions, Bakari Gassama pointe le Wydad, qualifiant d’«abandon» son refus de poursuivre le match interrompu à la 59e minute. Gassama a ajouté qu’il a annulé le but du Wydad suite à une faute de Walid El-Karti sur l’un des défenseurs de l’Espérance (Khalil Chammam), non pas pour un hors jeu comme beaucoup l’ont écrit.

Il a ajouté qu’il avait dit aux joueurs du Wydad qu’il était impossible de réparer la panne du VAR et qu’à trois reprises, ils avaient refusé de reprendre le jeu. Sur quoi, il devait mettre fin au match.

Que peut décider la CAF, après avoir remis le trophée de champions d’Afrique aux Tunisois ?

Ses marges de manœuvres sont étroites, après avoir validé la victoire 1-0 des Espérantistes. Mais ne rien faire ferait mauvais effet. Car l’arbitrage durant la finale aller, le 24 mai dernier, avait déjà créé la polémique. À tel point que son arbitre, l’Egyptien Gehad Grisha, a été suspendu six mois en raison de sa «performance faible».

Une bombe secoue la CAF

Cette finale-retour peut-elle être rejouée sur terrain neutre comme le demandent le camp marocain ?

Les lois du football sont claires : «En principe, un match n’est pas invalidé par une défaillance de la technologie d’assistance vidéo à l’arbitrage (tout comme pour la technologie sur la ligne de but); [ou] une décision erronée impliquant l’assistance.»

Par ailleurs, il semble rester trop peu de temps pour reprogrammer ce match avant le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019). Où sur terrain neutre ? Plusieurs joueurs de l’Espérance et du WAC sont en effet censés disputer la phase finale en Egypte.

Pour couronner la série des scandales qui ont secoué le football africain ces dernières années, une bombe secoue la CAF avant la réunion du bureau exécutif ce mardi à Paris. Après les catastrophes de l’ère Issa Hayatou, les scandales avec plus de 11 jugements dans des affaires de corruption et de manipulation, depuis l’arrivée du Malgache Ahmed Ahmed, à la tête de l’instance africaine du football, et surtout son incapacité à faire cesser la saignée, la CAF est dans une situation intenable.

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