L’Union patriotique républicain (UPR) exhorte le ministère des Affaires culturelles et les directeurs des festivals à annuler toute participation étrangère cette année. Ses arguments sont pour le moins ridicules…
Dans un communiqué publié aujourd’hui, mardi 25 juin 2019, et signé par sa porte-parole, Dr Meriem Ferchichi, l’UPR justifie sa demande par «la situation économique du pays», «l’amenuisement de nos réserves en devises» et «la baisse manifeste de l’activité artistique» en Tunisie.
L’UPR, dont la demande est venue un peu (beaucoup) trop tard, la plupart des contrats ayant déjà été signés et les programmes des festivals d’été presque prêts, trouve tout de même ainsi le moyen de faire parler de lui, en faisant du populisme de bas étage.
En effet, l’UPR, qui n’a participé jusque-là à aucune consultation électorale digne de ce nom et ne compte aucun élu dans les instances nationales, estime que «cette mesure permettra aux artistes tunisiens longtemps marginalisés de renouer avec le public tunisien et bénéficier de cachets substantiels qui les mettent à l’abri du besoin.»
Pire encore, dans cet élan de populisme drapé dans un patriotisme démagogique (les artistes tunisiens ne sont pas marginalisés et les bons parmi eux écument les festivals nationaux), l’UPR estime, dans le même communiqué, que «les participations étrangères devront obéir à la règle de la réciprocité pour qu’en contrepartie nos artistes soient invités à se produire dans les pays étrangers et sur des scènes de même importance.»
Une pareille demande est d’autant plus saugrenue qu’elle croit pouvoir faire passer à la trappe les deux vecteurs décisifs du succès, à savoir le talent de l’artiste et la demande du public. Va-t-on imposer au public des artistes dépourvus de talent et qu’il ne demande pas ? Ce serait une hérésie et, surtout, une stupidité monumentale, car on se retrouverait avec des gradins… vides.
I. B.
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