Selon Imed Daïmi, député Al-Harak, Mehdi Jomaa devra s’expliquer devant la justice après avoir signé un PV, quand il était chef du gouvernement par intérim, permettant à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) de ne pas payer ses dettes à la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS).
Par Yüsra Nemlaghi
Imed Daïmi, qui avait porté plainte, en juin dernier, auprès du Pôle judiciaire financier, contre l’UGTT, pour non-paiement de ses dettes à la CNSS, a publié, hier soir, un post sur son compte Facebook où il commente les déclarations du ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, invité, le soir même, sur Attessia TV.
Ce dernier a notamment affirmé que Mehdi Jomaa avait signé le PV d’une réunion à laquelle avait pris part son prédécesseur, Ammar Youmbai, portant notamment sur l’annulation des anciennes dettes de l’UGTT.
Une histoire de dettes illégalement annulées
«Messieurs Jomaa et Youmbai devraient soit nier l’existence d’un tel accord, qui est interdit par la loi, soit répondre de cet abus devant la justice. Je vais, par ailleurs, intégrer leurs noms à la plainte que j’ai déposée auprès de la justice», a-t-il écrit, en précisant qu’il est interdit d’annuler des dettes que l’on doit à l’État ou à une institution publique, au profit d’une organisation, par un simple PV et sans se référer à la justice.
«Ce qui ajoute à la gravité à ce délit, c’est que le PV a été signé alors que l’affaire de non-paiement des dettes faisait déjà, depuis 2011, l’objet d’une enquête auprès de la justice après une plainte déposée par feu Abdelfattah Amor, président de la Commission nationale d’investigation sur les faits de corruption et de malversation», écrit encore le député, en précisant: «Les auteurs de ce délit sont passible d’emprisonnement».
L’UGTT et Mehdi Jomaa répliquent et crient à la diffamation
Notons que l’UGTT a pour sa part démenti avoir refusé de payer ses dettes, en assurant être en règle et détenir les preuves prouvant que les accusations de M. Daïmi sont erronées. La centrale patronale a même menacé de poursuivre son accusateur en justice pour accusations mensongères.
De son côté, Mehdi Jomaa, interrogé à ce propos, aujourd’hui, par Mosaïque FM, a répondu ne pas se souvenir de cet accord, ajoutant qu’il a interrogé ses collaborateurs de l’époque et ces derniers lui ont assuré que tout s’est passé de manière légale et dans le respect total des procédures en vigueur.
M. Jomaa a ajouté : «S’il quelqu’un est en mesure de prouver le contraire, qu’il le fasse devant la justice, mais je suis habitué à ce genre d’attaques qui surviennent la veille des élections et ne font pas avancer la situation dans le pays. Ces gens, qui passent leur temps à insulter les autres et à inventer des histoires pour semer le trouble dans les esprits des citoyens, feraient mieux de proposer des programmes et des solutions pour aider le pays à avancer et à sortir de la crise. Ces pratiques ne leur feront pas gagner les élections».
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