La chanteuse jamaïcaine Diana King a assuré, dans la soirée du samedi 24 août 2019, une clôture en apothéose du Tabarka Jazz Festival, une édition qui marque (on l’espère) la relance d’un festival mythique après des années de crise.
Par Fawz Ben Ali
Diana King, icône des années 90, s’est produite pour la première fois en Tunisie à la basilique de Tabarka, samedi dernier, devant un théâtre comble, assurant la plus belle et la plus attendue des soirées de cette édition, organisée par l’Association de développement culturel de Tabarka, et fortement soutenue par le ministère du Tourisme et de l’Artisanat qui espère faire de cette ville côtière du nord-ouest de la Tunisie une réelle attraction touristique et une capitale du jazz, comme au bon vieux temps.
Une ouverture de grand écart
Tabarka Jazz Festival, ou le doyen des rendez-vous jazzy du pays (depuis 1973), a fait une ouverture de grand écart sur les musiques du monde allant du rock, de la pop, du reggae, et jusqu’au metal… Mais la présence du jazz a finalement été très pauvre avec à peine deux ou trois spectacles, surtout après l’annulation de la troisième soirée qui devait être assurée par Yacine Boulares et Marla Glen pour cause d’intempéries.
La star jamaïcaine a été certainement la date forte de cette édition, une artiste qui a marqué les années 90 avec des tubes planétaires qui continuent encore de résonner, plus de 20 ans plus tard. ‘‘Shy Guy’’, ‘‘Ain’t nobody’’, ‘‘L-L-Lies’’, ‘‘Love Triangle’’… ont marqué plus d’une génération, et ce fut un grand moment de nostalgie pour les fans de Diana King, qui, malgré la maladie, a assuré un show époustouflant. «J’étais malade et affaiblie mais je me suis sentie beaucoup mieux grâce à l’énergie du public», avait-elle confié.
«C’est la première fois que je viens en Tunisie, et je n’ai jamais pensé avoir autant de fans ici (…) J’en suis agréablement surprise !», a ajouté l’artiste lors d’un point de presse après le spectacle.
Un coup de cœur réciproque
Diana King, qui n’a pas sorti de nouveaux albums depuis un bon bout de temps, a dû étoffer son concert de ses vieux tubes incontournables, mais aussi de plusieurs reprises comme ‘‘You don’t love me’’ de Dawn Penn, ‘‘I say a little prayer’’ d’Aretha Franklin, et évidemment grands standards du père du reggae Bob Marley, ‘‘Stir it up’’, et ‘‘Is this love’’; un univers qui a fortement inspiré son identité musicale depuis ses tout débuts. «Bob Marley représente beaucoup de choses pour les Jamaïcains, mais aussi pour tous les artistes du monde (…) Ses chansons sont intemporelles, et ses textes continuent à être d’actualité», explique-elle.
Diana King, connue aussi pour son engagement pour les droits de l’Homme et notamment pour la cause féministe et pour les libertés individuelles, nous a également parlé de ses tatouages, dont celui sur son front «Love yourself» (aime-toi), et celui sur sa main, écrit en lettres arabes («Chajâa» – courage), inspiré de ses nombreux voyages dans le monde arabe, et qui l’a beaucoup aidée à se battre contre la maladie et à reprendre sa vie en main, comme elle a confié à la presse tunisienne.
À l’aube de ses cinquante ans, Diana King est toujours une bête de scène, elle possède un charisme fou et une énergie époustouflante, un charme qui a rapidement opéré sur l’ensemble de la basilique, ce fut un véritable coup de cœur réciproque entre l’artiste jamaïcaine et le public tunisien.
Interrogée sur ses prochains projets, Diana King a annoncé qu’elle avait une dizaine de compositions qu’elle n’avait pas encore sorties et qui pourraient bien apparaître dans un nouvel album.
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