L’échec de la sélection olympique tunisienne face à son homologue camerounaise, avant-hier, mardi 10 septembre 2019, malgré une victoire 2-1, à Radès, n’est pas seulement un faux pas mais c’est principalement la conséquence logique d’une préparation approximative.
Par Hassen Mzoughi
On connaît désormais les 8 qualifiés pour la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations des moins 23 ans qui aura lieu en novembre prochain en Egypte et qui permettra de qualifier les 3 représentants africains pour les Jeux olympiques 2020 à Tokyo. La Tunisie n’y sera pas comme du reste l’Algérie et le Maroc.
L’équipe de Tunisie olympique a échoué dans sa tentative de se qualifier aux dépens du Cameroun lors du dernier tour malgré sa victoire en match retour 2-1 à Radès après avoir concédé une courte défaite au match aller (0-1).
Un groupe oublié
Confiée il y a un peu plus d’un an à Chokri Khatoui, juste parce qu’il a mené l’Union sportive Ben Guerdane (USBG) à la finale de la Coupe de Tunisie, comme si c’était une récompense pour «services rendus» au club cher au président de la Fédération tunisienne de football (FTF), Wadii Al Jari, l’équipe olympique a multiplié les matches de préparation, sans atteindre le niveau souhaité, faute de stabilité de l’effectif et d’un encadrement adéquat.
Les sélectionneurs nommés n’ont aucune expérience de l’Afrique ni disputé le moindre match face à un club ou une sélection du continent. Que de joueurs sont passés par cette sélection sans jamais mettre en place un groupe stable, donc la cohésion indispensable pour toute équipe dite compétitive.
Finalement le seul souci était de faire défiler les joueurs avec les survêtements de la nouvelle collection plutôt que de s’occuper de l’essentiel : l’encadrement et la qualité des joueurs.
Deux larrons en foire
Plus grave, Chokri Khatoui, dont le travail a été jugé «insuffisant», malgré une qualification au second et dernier tour, aux dépens du Sud-Soudan, a été remercié à deux semaines du match décisif contre le Cameroun et remplacé par un autre technicien du «sérail», Férid Ben Belgacem, avec un adjoint, Anis Boussaidi, lui aussi du giron fédéral.
Parce que la double confrontation face au Cameroun était programmée bien longtemps après le premier tour, le «nouveau staff» est resté inactif, à l’image d’une sélection qu’on a un peu oubliée pour s’occuper à chercher un nouvel entraîneur de l’équipe A. Pour les «occuper», la FTF les a intégrés dans le staff de l’équipe A. Une décision illogique.
En effet, leur présence sur le banc technique de l’équipe de Tunisie A allait s’avérer plus nuisible qu’utile, avant et pendant la dernière CAN en Egypte. La FTF crut naïvement étoffer l’équipe technique des A mais elle a commis une grave erreur «tactique», en optant pour l’armée mexicaine ! Tout le monde s’est cru chef, ce qui a provoqué des désaccords, des différends voire une confusion des rôles.
Les mêmes tares
Placés là où ils ne devaient pas l’être, parachutés dans un groupe qui déjà ne fonctionnait pas, Ben Belgacem et Boussaidi ne sont pas restés discrets. Ils se sont substitués aux techniciens concernés (Giresse et Kanzari) pour «faire le point», devant les médias, sur des choix techniques. Ils n’étaient pas habilités pour cette «mission» car, par définition, ils étaient des «figurants», dans le staff de l’équipe A.
Une bévue énorme car non seulement la sélection olympique s’est trouvée pratiquement sans encadrement, mais l’équipe A a été perturbée par la présence de deux larrons en foire!
Sous le duo Ben Belgacem-Boussaidi, l’équipe olympique n’a pas montré des progrès par rapport à la période Khatoui. On l’a vu avant-hier face à une équipe du Cameroun tactiquement discipliné et physiquement bien préparée, sous la direction de Rigobert Song, un grand monsieur du football camerounais et africain.
Les Tunisiens ont mal négocié ce match retour à domicile. Ils ont beaucoup peiné à jouer d’égal à égal avec des adversaires appliqués et solides. Aussi bien en défense, très friable malgré la présence de 4 Sfaxiens dont le Nassim Hnid (auteur de la faute qui a amené le penalty en faveur des Camerounais), tout comme dans les autres secteurs de jeu, les Tunisiens n’ont jamais pu faire le poids ni à l’aller ni encore à domicile en match retour. Ils ont finalement quitté la course sans avoir montré un visage rassurant.
Ben Belgacem et Boussaidi n’ont finalement rien ajouté. Bref on a vu les mêmes tares que ceux pour lesquels l’ancien sélectionneur, Chokri Khatoui a été évincé de son poste.
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