Ridha Chiheb Mekki, surnommé «Ridha Lénine», celui dont le nom ne cesse d’alimenter les médias et les réseaux sociaux, depuis l’annonce de la qualification du candidat indépendant à la présidentielle, Kaïs Saïed, au deuxième tour, a enfin fait son apparition médiatique, en accordant une interview à la radio Diwan FM. L’occasion pour lui d’expliquer les raisons pour lesquelles il soutient le juriste à cette élection, et d’évoquer le programme de ce dernier et son rapport avec les médias.
M. Mekki a, d’abord, indiqué que les gens faisant partie de la campagne électorale de Kaïs Saïed représentent parfaitement la diversité identitaire du peuple tunisien : «Les Tunisiens sont des musulmans pratiquants, des musulmans non pratiquants, des non-musulmans, des conservateurs, des libéraux… et cette mosaïque est illustrée par la campagne de Kaïs Saïed», ajoutant que ce qui les lie c’est un projet qui consiste à «bâtir du bas et en allant vers le haut». La déconstruction et la reconstruction du système en somme.
«Ridha Lénine» a, d’un autre côté, expliqué qu’il a choisi de soutenir la candidature de M. Saïed, principalement pour ses qualités personnelles, à l’instar de «sa droiture et sa sincérité», mais également pour son programme, poursuivant qu’il le connait depuis l’université et qu’il a repris le contact avec lui après la révolution (en 2011, ndlr).
Ridha Mekki a indiqué, dans le même ordre d’idées, que les personnes soutenant Kaïs Saïed ont dépassé les questions idéologiques et celles relatives aux tranches d’âge, ajoutant qu’il faut rompre avec l’ancien régime et le système de gouvernance actuel, parce que «le temps des partis politiques est révolu et la décision doit revenir aux citoyens».
«Les membres de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ne représentent pas réellement le peuple, aujourd’hui, mais plutôt les partis, avec tout ce que cela implique en termes de conflits politiques», a-t-il développé.
Il reste à savoir comment Kaïs Saïed compte procéder pour changer le mode de gouvernance actuel et priver les partis de leur légitimité en tant que représentants du peuple, alors que cela devra passer nécessairement par leur approbation au parlement, là où il ne sera même pas représenté, puisqu’il est indépendant et qu’il tient irrévocablement à son indépendance.
En ce qui concerne la polémique résultant de l’absence de Kaïs Saïed des médias tunisiens, «Ridha Lénine» a assuré que le candidat veut prendre son temps avant d’accepter d’y apparaître… et qu’il impose aussi d’autres conditions… Des conditions, pour le moins, inquiétantes : «Nous avons été contactés par Myriam Belkadhi [animatrice d’El Hiwar Ettounsi]. Je lui ai signifié que nous cherchons un certain niveau de débat et que nous n’acceptons pas les questions ridicules. Ainsi, on a convenu que l’interview sera menée avec elle sans la présence des chroniqueurs».
«Elle a été compréhensive sur ce point. Je devais donc fixer la date de l’interview avec Kaïs Saïed, mais comme la chaîne voulait que celle-ci ait lieu le jour même et qu’on avait beaucoup de pression, je n’ai pas confirmé», a-t-il poursuivi, ajoutant que Kaïs Saïed n’a aucun problème avec les médias et ne les boycotte pas.
Rappelons que Kaïs Saïed disputera le deuxième tour de l’élection présidentielle face au candidat de Qalb Tounes, Nabil Karoui. Les Tunisiens, dont beaucoup ont élu ces deux personnages pour le moins originaux, disent qu’ils vont devoir choisir entre la peste et le choléra.
Cherif Ben Younès
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