Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, jeudi 17 octobre 2019, suite à la réunion tenue hier par son bureau exécutif, le parti Ennahdha a indiqué qu’il a entamé les contacts préliminaires avec des partis, organisations et personnalités nationales en vue de «discuter des principes, fondements et programme sur lesquels sera fondée la formation du prochain gouvernement.»
Le parti islamiste a salué, dans le même ordre d’idées, «toutes les parties politiques et sociales qui se sont déclarées prêtes à coopérer».
Ennahdha a, d’un autre côté, dénoncé «le discours de la haine adopté par des chaînes télévisées et des sites électroniques enfreignant l’intégrité du travail journalistique», sans nommer ces chaînes et ces sites électroniques, tout en condamnant les agressions ayant visé certains journalistes lors de la couverture médiatique des élections.
Comme à son habitude, Ennahdha noie le poisson et ménage la chèvre et le chou pour mieux cacher l’embarras dans lequel il se trouve aujourd’hui. Ayant remporté les législatives de dimanche dernier, 13 octobre, il a eu le succès très modeste, car il ne dispose d’un bloc parlementaire suffisant pour espérer constituer rapidement une majorité gouvernementale.
Lui qui n’aime pas gouvernement directement, car ne disposant pas des compétences requises pour cela, il a toujours cherché à constituer d’improbables coalitions faites de bric et de broc pour mieux se cacher et se contenter de tirer les ficelles par derrière. Mais cette fois-ci, et alors que le pays s’enfonce dans la crise socio-économiques, les candidats à ce «jeu de massacre» ne se bousculent pas au portillon.
Aussi Ennahdha doit-il faire de grandes concessions à de bien improbables alliés pour espérer éviter l’échec dans la composition du gouvernement et, peut-être aussi, dans quelques semaines, des législatives anticipées qui lui feraient perdre la face et la première place, et transformeraient sa victoire de dimanche dernier en un échec cuisant.
C. B. Y.
Donnez votre avis