Le dirigeant au sein du mouvement Ennahdha, Sami Triki, a déclaré, aujourd’hui, 18 novembre 2019, sur les ondes de Shems FM, que le candidat du parti pour la présidence du gouvernement, Habib Jamli, est certes indépendant, mais qu’il est aussi un ami d’Ennahdha.
«Habib Jamli n’est pas lié officiellement à Ennahdha, mais c’est un ami du mouvement, ou qui ne lui est pas hostile. C’est un critère très important pour nous. Mais cela ne signifie pas qu’il est Nahdhaoui», a-t-il développé, indiquant que ce qui importe, par-dessus tout, est que son mouvement soit «rassuré de façon totale et absolue» par son candidat.
Le mouvement veut notamment être rassuré quant à l’application de son programme par «celui à qui il a donné la relève», lequel doit être également à l’écoute des remarques d’Ennahdha durant son mandat, et ce afin que le parti «tienne ses promesses électorales», a poursuivi M. Triki.
«Si nous avons fait des concessions et n’avons pas désigné un chef du gouvernement des premiers rangs d’Ennahdha, il est tout à fait légitime de choisir quelqu’un en qui nous avons entièrement confiance […] Au bout du compte, il est important pour nous qu’il n’aille pas dans une direction qui nous porte préjudice», a-t-il conclu.
Commentant les propos de Habib Jamli selon lesquels il n’exclura aucun parti des discussions sur le programme et la composition de son gouvernement, Sami Triki a dit que cette démarche ne sera pas source de conflit avec Ennahdha, même si le parti islamiste a, au contraire, exprimé son refus de collaborer avec certains partis.
Ça aurait été incohérent si le chef du gouvernement désigné était issu d’Ennahdha, selon les explications de M. Triki.
Pour rappel, Ennahdha a longtemps assuré qu’il ne s’alliera pas avec Qalb Tounes et le Parti destourien libre (PDL), mais il s’est finalement bel et bien allié avec le premier dans le cadre de la présidence de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
D’un autre côté, le dirigeant nahdhaoui a balayé l’analyse politique – quelque peu conspirationniste – selon laquelle Ennahdha prévoit déjà l’échec de Habib Jamli dans l’obtention de la confiance du parlement, et que le vrai chef du gouvernement sera celui que désignera le président de la République, lorsque cet échec se matérialisera…
«Nous avons désigné Habib Jamli pour former un gouvernement qui doit passer. Nous ne voulons pas d’un gouvernement du président. Certains veulent mettre la pression sur Habib Jamli et cherchent à le déstabiliser avec cette histoire d’indépendance et d’appartenance à Ennahdha, mais cela ne passera pas et le gouvernement sera bel et bien formé», a-t-il assuré.
C. B. Y.
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