Le diplomate et ancien ambassadeur de Tunisie en Inde, au Japon et en Allemagne, Elyès Kasri, déplore les propos de Rached Ghannouchi, président du parti islamiste Ennahdha et de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), concernant la crise libyenne, du fait qu’ils entravent et sabotent la médiation menée par le président de la République Kaïs Saïed, déjà très délicate, dans ce pays voisin.
Dans un post Facebook, en date du 27 décembre 2019, le diplomate se félicite des «déclarations du chef de l’Etat, premier responsable des relations internationales et de la politique étrangère de la Tunisie, affirmant que notre pays est à égale distance des différents protagonistes de la crise libyenne et œuvrant pour le rapprochement de leurs positions en vue d’éviter l’effusion du sang».
«La déclaration de Rached Ghannouchi prétendant que la Tunisie ne reconnaît qu’une seule partie libyenne, qui est en passe de perdre la partie et de disparaître (le gouvernement de Fayez Sarraj, Ndlr), peut être considérée comme une grave atteinte à vos prérogatives constitutionnelles et une tentative de sabotage de vos louables initiatives, sans parler des dégâts qu’une pareille déclaration pourrait causer aux intérêts supérieurs de notre pays», souligne M. Kasri, qui appelle le président de la république à «unifier la voix de la Tunisie en ce qui concerne les questions internationales et en tête desquelles la question libyenne», de manière à «préserver les intérêts de la Tunisie et sa sécurité».
Le diplomate ajoute, dans son post, en s’adressant au président Kaïs Saïed : «Il est aussi de votre position et de votre initiative de demander à toute partie libyenne présente sur le territoire national de s’engager à respecter la souveraineté de notre pays et à mettre fin à toute activité politique sur le sol tunisien, comme l’exigent les traditions et les conventions internationales relatives à la situation des réfugiés politiques, et en respect de votre promesse de veiller à ce que la Tunisie ne soit jamais une base d’agression contre la Libye sœur et une menace à sa sécurité et à sa stabilité».
Imed Bahri
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