Le faible engagement de la diplomatie tunisienne aux Etats-Unis

«Il est temps pour le ministre des Affaires étrangères entreprenne une tournée explicative aux Etats-Unis d’Amérique pour clarifier les choix de la Tunisie à l’administration, le Congrès, la presse et les think tanks d’analyse politique», estime l’ancien ambassadeur Elyes Kasri, dans un post facebook publié lundi 1er août 2022.

Le diplomate à la retraite commente la crise diplomatique provoquée récemment entre Washington et Tunis suites aux déclarations de hauts responsables états-uniens sur la situation politique en Tunisie, assimilées par les autorités tunisiennes à une insupportable ingérence dans les affaires intérieures du pays.

«La politique américaine n’est pas seulement formulée au Département d’État, mais aussi dans les couloirs des deux chambres du Congrès, des groupes de réflexion et parmi les personnalités influentes concernant notre région», a expliqué M. Kasri, qui estime que «la récente escalade avec les États-Unis d’Amérique ne sert pas les intérêts de la Tunisie en raison du déséquilibre (des forces entre les deux pays, Ndlr) et du besoin urgent d’un soutien américain à la Tunisie auprès des institutions financières internationales», et notamment le Fonds monétaire international (FMI) que la Tunisie sollicite pour un nouveau prêt, sachant que la décision finale du conseil d’administration de l’instance financière internationale dépend largement de l’accord de Washington.

«Cette escalade est inutile, surtout à l’heure actuelle, et elle est causée en grande partie par l’activisme exclusif d’Ennahdha et de ses semblables sur la scène américaine et la faiblesse de l’engagement des officiels tunisiens et de leur interaction avec l’opinion et les décideurs aux États-Unis, qui sont très influents dans notre région jusqu’à nouvel ordre», a conclu Elyes Kasri, qui reproche, entre le lignes, à ses anciens collègues du ministère des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger de n’avoir pas avoir suffisamment expliqué la situation tunisienne aux acteurs politiques et médiatiques américains et d’avoir laissé ainsi le terrain libre aux propagandistes du parti islamiste pour faire valoir leur approche de cette situation.

I. B.

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