L’ironie du sort tragique que subit l’humanité depuis un mois, du fait de la contagion par le coronavirus, a voulu que ce malheur a eu pour effet «positif» de faire baisser le prix du baril de pétrole sur le marché international. Le calcul est facile à faire: ce dernier mois, le coronavirus a paralysé la Chine qui, avec ses 15% des importations mondiales de pétrole, reste le plus gros consommateur d’or noir au monde. Donc…
Par Marwan Chahla
Aux derniers comptes, le virus corona a fait plus de 490 victimes. La Chine, pays où, fin décembre dernier, la calamité a fait son apparition, et à travers le monde entier, gouvernements et populations prennent peur de voir cette malédiction qui s’est abattue sur la province chinoise de Wuhan se transformer en pandémie…
La population chinoise ne se déplace plus
Mais, dans cette confusion générale, il y a un aspect «positif» qui est passé inaperçu: le prix du baril du brut a chuté de 70 dollars, il y a un mois, à 49,6 dollars hier, mardi 4 février, 2020. L’explication de cette «heureuse» conséquence tient au fait que la Chine est le plus gros consommateur mondial d’or noir.
En effet, depuis un mois, la population chinoise -1,4 milliard de personnes – ne se déplace plus beaucoup, ni par voiture, ni par train ou autres transports en commun, ni par avion. A titre d’exemple, le trafic aérien chinois a baissé de 70% et, en une semaine, plus de 3200 vols ont été annulés. Bref, la Chine est actuellement un pays quasiment paralysé et, de ce fait, la demande mondiale de brut a chuté de 20%, depuis le début de l’épidémie, c’est-à-dire plus 3 millions de baril de brut/jour.
Les pays exportateurs ont du mal à écouler leur pétrole
Selon la logique élémentaire de l’offre et la demande, étant donné que la consommation chinoise de pétrole a baissé, ces jours-ci, il y a automatiquement un excès de production pétrolière que les pays exportateurs ont du mal à écouler. En un mois, le prix du baril de pétrole a perdu près de 23% de sa valeur.
En Europe, les automobilistes se réjouissent car cette baisse du prix du baril a été répercutée à la pompe: entre l’équivalent de 60 à 90 de nos millimes pour un litre d’essence super ou de mazout, respectivement.
Ne dit-on pas «à quelque chose malheur est bon»? Pour la Tunisie, en tout cas, qui importe la moitié de ses besoins en énergie, cette baisse du cours du pétrole est une très bonne nouvelle, dans une conjoncture marquée par une lancinante crise des finances publiques.
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