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Yadh Elloumi (Qalb Tounes) : «Kaïs Saïed est un projet de dangereux dictateur»

Le député Qalb Tounes, Yadh Elloumi, a tiré à boulets rouges sur le président de la république : «Kaïs Saïed est un projet de dangereux dictateur, alors qu’il a été démocratiquement élu», a-t-il indiqué.

Yadh Elloumi, qui ne recule devant aucune énormité, estime que Kaïs Saïed prétend tout comprendre et tout savoir et «s’oppose aux partis politiques, ainsi qu’à la constitution», a-t-il dit, aujourd’hui, mercredi 19 février 2020, sur IFM, en rappelant que le président avait déclaré, le mois dernier, que «la vraie constitution est celle écrite par les jeunes sur les murs».

De la part d’un ancien cacique du régime du dictateur Ben Ali, on appréciera cet hommage à la… révolution.

Le député a ajouté que la dissolution de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), évoquée par le président de la république, entraînerait une période de vide législatif, qui durera au moins 90 jours : «et bien plus, période qui sera exploitée par Kaïs Saïed pour gouverner par décrets-loi», a-t-il dit, comme si l’échec dans la constitution du gouvernement, pouvant justifier la dissolution de l’Assemblée, est de la faute du chef de l’Etat et non de celle des dirigeants politiques calculateurs et égoïstes comme lui.

M. Elloumi a également indiqué que Qalb Tounes s’opposera à la dissolution du parlement, et fera tout pour que cela n’ait pas lieu, «étant donné qu’il y a de grands intérêts derrière cette opération et ses conséquences seraient lourdes pour le pays», a-t-il insisté, tout en précisant que son parti n’allait probablement pas voter la confiance au gouvernement Fakhfakh.

On notera que le président Saïed avait évoqué la dissolution de l’Assemblée, sur la base de l’article 89 de la constitution, et cela, seulement, en cas d’échec du gouvernement Fakhfakh, qui serait le 2e gouvernement, après celui de Habib Jemli (Ennahdha), à ne pas obtenir la confiance du parlement.

Kaïs Saïed avait indiqué cela, lors de sa rencontre avec Rached Ghannouchi, président d’Ennahdha, dont le parti avait annoncé, samedi dernier, à la dernière minute, son retrait du gouvernement Fakhfakh tout en planifiant de retirer la confiance au gouvernement Chahed pour le remplacer par un gouvernement de la majorité parlementaire (tandem Ennahdha-Qalb Tounes).

«Le dernier mot revient à la constitution et au peuple», avait insisté le chef de l’Etat, soucieux de sortir la Tunisie de l’impasse et de faire respecter la constitution, dont il est le garant, avait-il dit.

On notera que ce n’est pas la première fois, que Yadh Elloumi, ce député qui avait qualifié Rached Ghannouchi de «l’homme sage de la famille», s’en prend à Kaïs Saïed, qu’il ne porte pas vraiment dans son cœur.

En effet, le 22 janvier dernier, le député avait reproché au président de la république d’avoir isolé Qalb Tounes, en assurant que ses agissements sont très graves et représentent un danger pour le pays et sa stabilité, prétendant même que cela est suivi de très près par les Nations unies.

Yadh Elloumi avait aussi récemment indiqué que Kaïs Saïed est son frère Naoufel sont des «malades», en réaction à un post Facebook publié par le frère du président, qui avait écrit : «Le parlement est un cas maladif»,.

Le 31 janvier dernier, Shems FM avait indiqué que le député Qalb Tounes avait accusé Kaïs Saïed d’être un espion. Cela a été démenti par Yadh Elloumi, via un statut Facebook : «Je n’ai jamais accusé le président de la république d’espionnage. Ma déclaration a été sortie de son contexte» avait-il, alors justifié.

Bref, l’homme est capable de dire n’importe quoi, aussi ne faut-il pas le prendre toujours au sérieux…

Y. N.

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