Imed Dghij, membre d’Al-Karama, a déploré ce qu’il a qualifié de campagne de dénigrement visant le député Seifeddine Makhlouf, en assurant qu’il s’y attendait «après le succès de la coalition». «Maintenant je sais comment nos ennemis, et non nos adversaires, nous combattent. Dieu merci, ils sont stupides», a-t-il dit.
Cet ancien membre de la Ligue de protection de la révolution (LPR), milice violente au service du parti islamiste Ennahdha, habitant au Kram, s’est dit aussi étonné que des personnalités politiques, des activistes et des médias, reprochent à Seifeddine Makhlouf, avocat de son état, d’avoir défendu, Khoubaib Laaqa, l’un des kamikaze qui s’est fait exploser, vendredi 6 mars 2020, aux Berges du Lac 2 à Tunis.
«Ils ont tenté de nous accuser à tort d’user du « takfir » (accusation d’apostasie contre leurs adversaires, Ndlr) sans en avoir la preuve. Des dizaines de terroristes ont été arrêtés et éliminés, personne n’a cherché qui avait été leur avocat. Cette fois, par coïncidence, l’un des kamikaze a été défendu par Seifeddine Makhlouf, qu’ils ont souvent qualifié d' »avocat des terroristes », alors qu’aucun de ses clients n’a été concrètement lié au terrorisme, et voilà que tout le monde en parle», a-t-il encore écrit, dans post publié samedi 7 mars 2020, sur son compte Facebook.
Imed Dhji, qui a accusé hier, Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), d’être derrière l’attaque kamikaze (sic!), a également déploré que les médias aient souligné avec insistance, dit-il, que l’un des kamikaze est originaire du quartier du Kram : «Dhij est du Kram, le même quartier où habitaient les terroristes, c’est leur voisin, disent-ils, bientôt on dira que j’ai même été leur professeur».
«Je suis personnellement immunisé contre ces attaques qui ne me touchent même pas, et auxquelles je m’attendais, mais qui me permettent finalement de savoir comment nos ennemies, et non nos adversaires, nous combattent. Après le succès d’Al-Karama, je m’attendais à ces attaques mais le peuple ne les croit plus, car dieu merci, ils sont stupides», a encore écrit Imed Dghij.
Rappelons que Seifeddine Makhlouf a annoncé vendredi, quelques heures après l’attaque-suicide, sur la chaîne Watania 1, avoir défendu Khoubaib Laaqa est que ce dernier ne présentait aucun signe de radicalisation, lorsqu’il fût son avocat, dans une autre affaire.
Dans un statut Facebook publié le soir même, Makhlouf a estimé que «l’injustice dont son client a été victime», citant notamment «des interrogatoires, des dossiers fabriqués, des accusations mensongères de la justice, une condamnation à la prison ferme et une interdiction de voyage, peuvent pousser à la vengeance et même à commettre l’irréparable», a-t-il écrit, dans une autre tentative de blanchir le terrorisme, pratique que lui reprochent souvent ses adversaires.
Le député ne se rend même pas compte de la gravité de ses paroles, qui peuvent pousser d’autres jeunes, se sentant eux aussi «réprimés», à emboîter le pas à Khoubaib Laaqaa… Que dieu nous en garde !
Y. N.
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