La priorité des priorités pour la Tunisie, dans le combat qu’elle mène contre l’épidémie de coronavirus, c’est d’augmenter le nombre de lits de réanimation, qui seraient 240 dans le système hospitalier public, et pas plus de 500 en comptant le privé, d’après une ancienne ministre de la Santé. Ce sera très peu, si le pays enregistre une recrudescence des cas de contamination.
Par Chedly Mamoghli *
Le chef du gouvernement, Elyès Fakhfakh, qui interviendra à la télévision sur ce sujet, ce vendredi soir, 13 mars 2020, doit prendre une décision concernant cette question vitale dans la gestion de la crise sanitaire. Il faut réquisitionner des bâtiments civils ou/et militaires dans les différentes régions du pays et les équiper en matériel de réanimation. Il faut également débloquer des fonds ou mobiliser une partie du fonds spécial dédié aux cas de crises et de catastrophes pour les équiper. Ce fonds qui est budgétisé chaque année : je ne connais pas sa dotation cette année, mais en 2019, il dépassait les 500 millions de dinars tunisiens (MDT).
Il faut agir dans ce sens, si on arrive à la situation où des cas de détresse respiratoire ne sont pas traités et que des gens meurent, ça sera le chaos. Les gens répondront à cette situation par la violence. Agissez, donc, monsieur le chef du gouvernement.
Pour les autorités, l’objectif doit rester de freiner au maximum la propagation du virus et dans ce sens, il faut agir sur deux axes, optimiser l’utilisation des ressources de l’Etat qui ne sont pas illimitées et imposer le respect des mesures et des consignes aux citoyens.
Pour ces deux axes, les responsables publics savent ce qu’ils doivent faire; ils sont en train d’agir mais ils doivent agir davantage. Ainsi, le vol hebdomadaire qui reste avec Rome doit être arrêté pour le moment. Il faut aussi réduire la fréquence des vols avec la France très touchée par le virus et transférer les vols vers le terminal 2. Il faut également suspendre les liaisons maritimes pour les passagers en provenance de l’Italie et de la France. Et les rencontres sportives doivent être à huis clos, etc.
Pour parer à la fameuse «lahfa», il faut rationaliser les ventes de certains produits pour éviter les pénuries. Même chose pour les retraits bancaires, qui doivent être plafonnés.
Il faut être intransigeant avec l’application des consignes. La police est en train de faire le tour de tous les cafés pour vérifier qu’ils ne servent plus le narguilé et que les boissons sont servies dans des gobelets. Ils sont intransigeants, j’en étais témoin tout à l’heure. C’est ce qu’il faut.
Agissez et surtout anticipez, sinon ça sera trop tard. Et soyez intransigeants dans l’application des décisions.
* Juriste.
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