L’accord signé samedi à Tunis entre des parties libyennes n’a été accepté ni par l’Egypte ni par l’Algérie ni par les Nations unies.
L’Égypte a émis des réserves suite à la signature de l’accord entre des représentants du Congrès national général libyen et ceux parlement de Tobrouk, samedi dernier, à Tunis. Le porte-parole du gouvernement égyptien, Ahmed Abou Zid, a signalé, dimanche, que «les efforts des Libyens doivent se concentrer sur le développement de l’accord conclu à Skhirat au Maroc pour former un gouvernement de consensus national».
De son côté l’envoyé spécial des Nations unies pour la Libye, Martin Kolber a déclaré, lundi soir, qu’il a rencontré les deux signataires de l’accord de Tunis et qu’il les a appelés à se joindre au processus onusien… en ajoutant que le peuple libyen n’a pas le loisir d’attendre davantage.
Abdelkader M’sahel, ministre algérien des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue des Etats arabes a déclaré, s’est joint à ce concert de rejet, en déclarant, hier, que la position de son pays est «constante à l’égard de la crise libyenne, en appuyant les efforts des Nations Unies pour parvenir à une résolution définitive et permanente du conflit». «Je réitère l’appui apporté par l’Algérie aux efforts déployés par les Nations Unies visant à garantir une résolution définitive et pérenne du conflit et aux propositions du représentant du Secrétaire général des Nations Unies pour la Libye», a-t-il ajouté, dans un communiqué mis en ligne sur le site du ministère algérien des Affaires étrangères, dans ce qui constitue la première réaction officielle à l’annonce d’un accord de principe entre les protagonistes du conflit conclu samedi à Tunis.
Ces réactions s’ajoutent aux rections des parties libyennes au sein du Parlement de Tobrouk comme au sein du Congrès national général de Tripoli, qui ont rejeté l’accord de Tunis et l’ont considérés comme une initiative personnelle des signataires.
Aussi est-on en droit de se demander qui est derrière cette initiative, du côté tunisien, sachant que notre ministère des Affaires étrangères n’a pas réagi officiellement ni à la signature du soi-disant accord – visiblement mort né – ni à son rejet par les premiers intéressés, à savoir les dirigeants libyens, mais aussi les puissances régionales et les Nations unies.
On est en droit aussi de se demander qui a manipulé le président de la république Béji Caïd Essebsi, homme d’expérience s’il en est, pour lui faire parrainer officiellement un document sans valeur et qui, manifestement, par le tollé qu’il a provoqué, a augmenté encore plus la marginalisation de la Tunisie dans le processus de recherche de solution en Libye.
A. B. M.
Donnez votre avis