La directrice générale de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes (ONMNE), Nissaf Ben Alaya, a expliqué la baisse du nombre de cas confirmés de coronavirus en Tunisie par le fait que les tests de dépistage ont essentiellement visé, ces derniers jours, les soignants des circuits Covid-19 dans les hôpitaux publics.
Dans une déclration accordée, ce lundi 20 avril 2020, à l’agence Tunis Afrique presse (Tap), Nissaf Ben Alaya a ajouté qu’à la lumière de ces tests, un nombre limité d’infections a été détecté chez le personnel de soin.
Notons que l’ONME a indiqué aujourd’hui qu’au 17 avril 2020, 95 soignants ont été infectés, sachant qu’on en recensait 68, 5 jours plus tôt.
Même s’il est important de détecter rapidement les éventuelles contaminations chez le personnel de la santé, il est regrettable de constater que la courbe de l’évolution des cas confirmés en Tunisie a aujourd’hui une étrange allure. Entre vendredi et samedi derniers, par exemple, on est passé de 42 nouvelles infections à 2 seulement. Ce qui ne rime à rien, car l’échantillon des personnes ayant subi des tests était mal ciblé: on a testé ceux qui demandaient de l’être parmi le personnel soignant.
Les chiffres quotidiens annoncés par le ministère de la Santé publique ne reflètent donc pas forcément la réalité de l’évolution épidémique dans le pays et peuvent induire en erreur l’opinion publique. D’ailleurs de nombreux voix se sont élevés, samedi dernier, pour appeler au dé-confinement, pensant à tort que la pandémie a été contrôlée.
Mme Ben Alaya a, par ailleurs, fait savoir qu’au cours des prochains jours, les tests seront renforcés dans le Grand-Tunis ainsi que les autres régions qui connaissent un grand nombre de cas de contamination horizontale comme Kébili où le ministère de la Santé a été appuyé par le laboratoire militaire itinérant. Il s’agit donc de faire davantage de tests et de mieux cibler les personnes testées. Ce n’est qu’ainsi qu’on aura une idée plus précise de la situation de la pandémie dans le pays.
C. B. Y.
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