Bien que son parti, Ennahdha, y soit favorable, le dirigeant et député du mouvement islamiste, Samir Dilou, estime que la proposition d’amendement de l’article 45 du règlement intérieur de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), visant à interdire le «tourisme partisan et parlementaire», est anticonstitutionnelle.
C’est ce qu’il a indiqué aujourd’hui, mardi 12 mai 2020, lors de son intervention à la matinale de Shems FM, ajoutant qu’à ce propos, il est «partiellement d’accord» avec le président de la république, Kaïs Saïed, qui avait, de son côté, critiqué cette proposition, hier, en marge de sa visite à Kébili.
La proposition d’amendement prévoit d’annuler pour un député qui démissionne de la liste électorale sous la bannière de laquelle il s’était présenté lors des législatives, sa qualité de député et de le remplacer par un autre candidat de la même liste. Ce qui, on l’imagine, imposera définitivement la «partitocratie» ou la «dictature des partis» déjà très décriée actuellement en Tunisie.
Rappelons que le président de la république avait sévèrement critiqué les discussions au sein du parlement autour de l’amendement en question, qui renforcerait, selon lui, la domination des partis, au détriment du peuple.
«Si le député était responsable face à ses électeurs et que ces derniers pouvaient lui retirer leur confiance, le parlement n’aurait pas eu besoin de cet amendement, qui constitue une grave transgression de la constitution. C’est une maladie constitutionnelle, plus grave que la pandémie [de coronavirus]», a-t-il notamment déclaré.
Notons que ce sont principalement les partis Qalb Tounes, particulièrement touché par le phénomène du «tourisme parlementaire» après la démission de 9 de ses députés lors de la mandature actuelle, ainsi que son partenaire officieux à l’ARP, Ennahdha, qui veulent apporter ledit amendement au règlement intérieur du parlement.
C. B. Y.
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