La situation de la pandémie du coronavirus en Tunisie reste rassurante. Pratiquement trois semaines sont passées depuis le début du confinement ciblé ou du dé-confinement progressif et aucun indice de reprise massive de la contamination n’a été détecté. Mais gare au relâchement total !
Par Pr Faouzi Addad *
La barre symbolique de 5 millions de nouveau cas de Covid-19 a été officiellement atteinte dans le monde (environ 328.000 morts), dont 70% en Europe et aux États-Unis. L’Europe est le continent le plus touché, avec 2 millions de cas, suivie des États-Unis, 1,5 millions de cas.
Avant-hier, 20 mai 2020, a été aussi la journée avec le plus de nouveaux cas enregistrés dans le monde d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), notamment à cause de la flambée dans 4 pays : la Russie, le Brésil, l’Arabie Saoudite et les États-Unis.
La pandémie toujours active, mais pas de seconde vague à l’horizon
Pourtant, le coronavirus est en perte de vitesse dans la grande majorité des pays du monde semblant signer la fin proche de la pandémie malgré la situation encore délicate de quelques pays. Mieux : jusqu’à présent, aucune seconde vague n’a été réellement enregistrée, même s’il y a eu quelques hausses de cas dans certains pays ayant parfois nécessité de nouvelles restrictions de déplacement.
L’élément le plus rassurant reste le nombre de plus en plus faible de patients arrivant aux urgences et/ou admis en réanimation, signe d’une contamination non contrôlée. Aussi, le système sanitaire n’est plus saturé dans la grande majorité des pays.
La situation en Tunisie, malgré les deux derniers cas enregistrés hier et dont la source de contamination n’est pas identifiée, reste rassurante. Pratiquement trois semaines sont passées depuis le début du confinement ciblé ou du dé-confinement progressif et aucun indice de reprise massive de la contamination n’a été détecté.
Cependant, l’inquiétude vient du relâchement soudain et nettement visible de la part des citoyens, qui n’observent pas systématiquement et rigoureusement les mesures barrières, donnant parfois l’impression que le Covid-19 est déjà, pour eux, un souvenir qu’ils veulent oublier rapidement pour reprendre leur vie d’avant.
La peur de mourir du virus remplacée par celle de perdre sa source de revenu
Il est temps d’opter pour une nouvelle stratégie et de tenir un nouveau discours sur le terrain. La peur de mourir du virus n’est plus là, remplacée par la peur de perdre son emploi ou sa source de revenu. Au vu des résultats enregistrés par notre pays, cela est tout à fait légitime. Mais gare au relâchement total, il faut y aller mollo-mollo.
Encore un mois à tenir pour être fixé sur le sort de ce virus à l’échelle planétaire. Je pense, personnellement, qu’il disparaîtra brutalement et de manière inexplicable comme il est apparu. Mais en attendant, reprenons nos habitudes acquises de distanciation physique et de gestes barrières. On ne perd rien à rester vigilant, mais on gagne beaucoup en sécurité sanitaire.
* Professeur en cardiologie.
Donnez votre avis