Le président du bloc parlementaire La réforme nationale, Hassouna Nasfi, a indiqué aujourd’hui, vendredi 22 mai 2020, que Rached Ghannouchi, président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), a avoué, lors d’une réunion des chefs de blocs, qu’il avait bel et bien félicité Fayez Sarraj, président libyen du Gouvernement d’entente nationale (GEN), pour avoir repris le contrôle d’une base aérienne stratégique dans le cadre de la guerre civile libyenne.
L’information annoncée par la partie libyenne, le 19 mai, et cachée par la présidence de l’ARP, lors de sa communication officielle sur la conversation téléphonique passé par Ghannouchi à Sarraj, a donc été confirmée par le chef islamiste tunisien.
Hassouna Nasfi a, par ailleurs, souligné, lors d’une intervention sur Shems FM, que le leader du mouvement Ennahdha avait dangereusement dépassé ses prérogatives en tant que président du Parlement, regrettant le fait que la position qu’il a exprimée ne représentait pas celle de la république tunisienne, qui a toujours adopté la neutralité face au conflit libyen et condamné toute ingérence étrangère.
De son côté, Tarek Fetiti, 2e vice-président de l’ARP, a fermement condamné le dérapage de Rached Ghannouchi, dans une déclaration accordée à Mosaïque FM. Il a, en effet, estimé que le Nahdhaoui avait violé les normes diplomatiques, ainsi que les prérogatives du président de la république, Kais Saïed, relatives à la politique étrangère.
Rappelons que l’ampleur de la polémique a contraint le bureau de l’Assemblée à enfin accepter d’examiner la demande d’auditionner Rached Ghannouchi présentée par le Parti destourien libre (PDL). Cela fera l’objet d’une plénière qui aura lieu le 3 juin prochain.
Les dérapages à répétition de M. Ghannouchi et sa manière de se la jouer électron libre, passant les intérêts de l’Organisation internationale des Frères musulmans dont il est membre avant ceux de la Tunisie, dont il est censé incarner le pouvoir législatif, requièrent sa destitution et son remplacement, car cet homme confond tout ou s’en fout de tout, et dans les deux cas, il n’est pas à sa place. Pire: il risque de causer de graves problèmes à la Tunisie.
C. B. Y.
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