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Présidence de l’ARP : Moussi mène des concertations avec les blocs parlementaires pour destituer Ghannouchi

Lancée par le Parti destourien libre (PDL) depuis le mois de janvier 2020, la pétition visant à retirer la confiance à Rached Ghannouchi en tant que président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), est toujours d’actualité. La présidente du parti, Abir Moussi, compte profiter des derniers dérapages du leader islamiste pour convaincre les autres composantes parlementaires de soutenir son initiative.

A cet effet, l’avocate a fait savoir aujourd’hui, vendredi 29 mai 2020, que le PDL se concerte actuellement avec les différents blocs pour «retirer la confiance à Ghannouchi et créer une nouvelle majorité parlementaire en vue d’élire un nouveau président qui dirigera la prochaine étape».

Elle a indiqué, dans ce cadre, qu’elle a rencontré des représentants des blocs Qalb Tounes, Tahya Tounes, La Réforme et Al Mostakbal. Alors que Hichem Ajbouni, président du Bloc démocrate, a, de son côté, assuré au député du PDL, Majdi Boudhina, qu’il proposera l’idée de la destitution de Rached Ghannouchi à son bloc.

Notons que le dernier appel téléphonique passé par Rached Ghannouchi à Fayez Sarraj, président du gouvernement d’union nationale (GEN), pour le féliciter d’avoir gagné une bataille dans le cadre de la guerre civile libyenne, a suscité une énorme indignation dans le paysage politique tunisien.

Une incursion dans les prérogatives du président de la république et une bourde diplomatique qui ont fragilisé encore plus le Nahdhaoui, désormais plus que jamais accusé de servir les intérêts de l’Organisation mondiale des Frères musulmans, de la Turquie et du Qatar, plutôt que ceux de sa patrie.

Même si Rached Ghannouchi ne sera probablement jamais «abandonné» par ses partenaires officieux au Parlement qui avaient grandement contribué à son élection, à savoir Al Karama et Qalb Tounes, la démission collective de plusieurs députés de ce dernier parti diminue le poids parlementaire de cette «troïka» et constitue une réelle menace au statut de l’islamiste à la tête de l’ARP.

Reste que Mme Moussi devrait s’assurer du sérieux de ses interlocuteurs des autres blocs, car on les voit mal, notamment ceux de Qalb Tounes, s’associer à une opération visant à destituer Ghannouchi, leur principal avocat et protecteur attitré de Nabil Karoui, le président du parti, poursuivi en justice dans des affaires de corruption financière, d’évasion fiscale et de blanchiment d’argent. Et si Qalb Tounes, aux abois, était en train d’utiliser Abir Moussi pour manœuvrer et faire pression en vue de s’assurer un soutien plus franc et plus ferme de la part de M. Ghannouchi et de son parti?

Les jours à venir nous prouverons le sérieux des uns et des autres, et leurs petits calculs respectifs…

C. B. Y.

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