Amina Sbouï, vient de lancer un magazine mensuel féministe. Elle est passée, vendredi soir, dans l’émission ‘‘Ness Nessma’’, animée par Borhen Bessaïs.
Par Mohamed Sadok Lejri
Ce petit bout de femme, plus connue sous le nom d’Amina Femen, est d’un courage sans pareil. Elle défie, seule, toute une société bigote et réac’, une société qui cultive l’amour des chaînes au nom de l’islam, de la morale et des bonnes mœurs.
Un pied de nez aux bigots de tout poil
Amina a sciemment provoqué une rupture entre la société tunisienne, laquelle n’arrive toujours pas à se débarrasser des croyances et des dogmes hérités de plusieurs siècles de décadence, et elle-même, elle lutte avec bravoure contre l’intolérance, le fanatisme, la bondieuserie et la censure morale et religieuse.
La petite môme est plus «burnée» que tous les Tunisiens réunis. A ceux, et a fortiori celles, qui n’ont pas le millième de son courage : cessez de braire qu’«Amina aurait dû choisir un autre moyen pour s’exprimer lorsqu’elle militait au sein des Femen», épargnez-nous vos frénésies de délires vertueux et cessez de rejeter votre propre lâcheté sur elle. Enfin une femme libre, libérée et rebelle !
Certains adoptent un ton condescendant en parlant d’Amina en alléguant son indigence intellectuelle et la puérilité de ses actes. Ces derniers devraient savoir qu’en se dénudant, Amina fait un pied de nez aux bigots de tout poil et aux culs coincés qui se complaisent dans le conformisme intellectuel et l’immobilisme social.
Contre la dictature des «bonnes mœurs»
On lui reproche son manque d’éloquence, mais il n’y a rien de mieux et de plus éloquent que de se mettre à poil pour dénoncer la dictature des «bonnes mœurs» et pour brocarder l’oppression et la misère sexuelles occasionnées par la morale religieuse.
De par sa bravoure, Amina bouscule nos codes et traditions, lesquels sont caduques et surannés. Son geste n’est pas éloquent, il est HEROIQUE. Je dis héroïque et je pèse bien mes mots. Une femme doit être pourvue d’un grand courage pour oser se mettre à poil dans une société bigote et réac’ comme la nôtre. Dans un pays comme la Tunisie, dès qu’une femme fait preuve de courage, dès qu’elle assume sa libre sexualité et sa soif de liberté, on la couvre d’injures et on la cloue au pilori.
Les femmes courageuses comme Amina Sbouï sont de facto désignées à la vindicte populaire. Et je parle des femmes courageuses, je ne parle pas des poltronnes pseudo-progressistes et pseudo-laïques qui brandissent des écriteaux lors des parades BCBG, des écriteaux qui véhiculent des messages mièvres et insipides du genre : «Je suis une femme libre et Amina ne représente pas la femme tunisienne!»
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