D’après le site gouvernemental Marchéspublics.gov.tn (voir fac-similé ci-bas), des marchés publics ont été accordés au groupement Valis, dont Elyes Fakhakah est actionnaire à hauteur des deux tiers et où il était dirigeant exécutif.
Le montant global des marchés attribués est de 44 millions de dinars (28.716.900 pour le 1er marché en contrepartie de travaux aux gouvernorats de Nabeul et Zaghouan et 15.370.000 DT pour le second en contrepartie de travaux pour le gouvernorat de Bizerte).
L’annonce date du 17 avril 2020, c’est-à-dire un mois et demi après la prise de fonction de M. Fakhfakh comme chef du gouvernement.
Cette semaine, après l’annonce par Chawki Tabib, président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption (Inlucc) de la détention par Elyes Fakhfakh de parts importants dans une entreprise ayant des marchés avec l’Etat tunisien, ce dernier a promis de céder ses parts. Mais au jour d’aujourd’hui, il ne l’a pas encore fait. Ce qui pose problème. Certains parlent de conflit d’intérêts, ce qui est le cas, d’autres de scandale d’Etat ce qui est le cas aussi.
Le conflit d’intérêt est clair comme l’eau de roche. Sa position de chef de gouvernement a profité à sa société. Donc si son actionnariat dans cette société n’avait pas éclaté et si la polémique qui en avait suivi n’avait pas eu lieu, il n’aurait pas décidé de vendre ses parts; la société aurait continuait à conclure des contrats avec l’Etat; elle aurait continué à brasser des milliards, et en tant qu’actionnaire, M. Fakhfakh aurait continué à s’enrichir.
Déjà maintenant en vendant ses parts avec les millions de dinars de contrats conclus avec l’Etat, la valeur de la société a bien augmenté et il réalisera une belle plus-value.
Imed Bahri
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