Le député de Machrou Tounes et président du bloc de la Réforme, Hassouna Nasfi, estime que le mouvement Ennahdha cherche, à travers ses communiqués, à «faire du chantage au gouvernement et au Parlement».
Intervenu aujourd’hui, 6 juillet 2020, sur les ondes de Shems FM, Nasfi fait notamment allusion au dernier communiqué du parti islamiste, via lequel il a poursuivi sa stratégie de faire pression sur le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, en se servant de l’affaire de soupçons de conflit d’intérêts à son encontre. Le parti islamiste ne lui pardonne pas… son refus d’inclure Qalb Tounes au gouvernement. Et fait du chantage pour lui imposer des nominations dans des postes gouvernementaux et dans les hautes fonctions de l’administration publique, comme il l’a fait avec ses prédécesseurs au poste.
Hassouna Nasfi, dont le bloc parlementaire fait partie de la coalition gouvernementale, a, par ailleurs, appelé Ennahdha à «accepter le fait qu’il n’était pas un parti majoritaire au parlement, bien qu’il soit le premier aux élections».
«Ennahdha cherche toujours à faire porter le chapeau à quelqu’un alors qu’il porte la plus grande responsabilité dans tout ce qui se passe», a-t-il encore lancé.
Il a, dans le même contexte, reproché à Rached Ghannouchi de n’avoir jamais réuni les présidents des blocs de la coalition gouvernementale, ne serait-ce qu’une seule fois, bien qu’il soit président du parlement et également d’Ennahdha, un parti au pouvoir.
Nasfi reproche, implicitement, au mouvement islamiste de former une coalition parlementaire officieuse avec Qalb Tounes et Al Karama, qui font pourtant partie de l’opposition et considère cela comme une sorte de violation des normes parlementaires.
Mais cela est conforme à la stratégie de duplicité qui a toujours été celle d’Ennahdha : un parti au pouvoir depuis 2011 et qui se défausse sur ses alliés gouvernementaux pour leur faire assumer la responsabilité de la situation catastrophique dans le pays.
Parfois, le parti islamiste se comporte comme s’il était dans l’opposition, alors qu’il est au cœur même du pouvoir, à l’Assemblée qu’il domine, et dans le gouvernement où il compte beaucoup de ministres et qu’il tient sous sa coupe.
C. B. Y.
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