Dans un pays normal, où la justice est réellement indépendante et responsable, de dangereux pyromanes comme Seifeffine Makhlouf et sa smala de la coalition extrémiste Al-Karama seraient déjà sous les verrous. Car, en alimentant la haine contre l’Etat et en apportant une caution politique au terrorisme le plus abject, ils constituent une menace pour la paix civile.
Par Imed Bahri
Le président du bloc parlementaire Al-Karama Seifeddine Makhlouf, un avocat qui s’est spécialisé dans la défense des personnes accusées dans des affaires terroristes, est, étrangement, le plus audible depuis l’attaque terroriste de dimanche 6 septembre 2020, à Sousse, ayant fait un mort et un blessé grave parmi les agents de la garde nationale. Qui se sent morveux se mouche, dirait l’autre.
Le fait qu’une candidate de la coalition Al-Karama aux dernières législatives ait été arrêtée à la suite de cette attaque pour avoir, dans un post Facebook, mis en doute les circonstances de l’attaque et justifié celle-ci, n’est pas pou arranger les choses et calmer le député, qui a cherché, lui-même, le jour même de l’attaque, de l’expliquer à sa manière et d’éloigner les soupçons des groupes extrémistes religieux, dont beaucoup font parti de ses électeurs, en parlant, dans un post facebook, sans ciller et sans craindre le ridicule, d’un attentat fomenté par des services de renseignement.
Les poils à gratter des extrémistes religieux
Me Makhlouf n’a pas précisé lesquels, mais dans son esprit il s’agirait sinon des services tunisiens, du moins de ceux des Emirats arabes unis, poil à gratter des islamistes tunisiens, ou même encore ceux de la France, Dubaï et Paris étant souvent des cibles de choix des attaques de M. Makhlouf et des autres dirigeants d’Al-Karama.
Ce qui est déplorable dans cette affaire, ce n’est pas que cet ancien indicateur de police sous le régime de Ben Ali, autoproclamé révolutionnaire au lendemain de la chute de l’ancien président en janvier 2011, fasse, à sa manière, l’apologie du terrorisme et multiplie les attaques contre l’Etat et ses institutions, c’est sa vision et son idéologie, qu’il partage avec les membres d’Al-Karama et de beaucoup de partisans du parti islamiste Enahdha, dont il est le larbin attitré. Le plus grave c’est que la justice reste de marbre et n’intervient pas pour demander des explications sinon sanctionner ses activistes politiques qui se donnent pour mission de justifier le terrorisme, de l’alimenter et de lui servir de caution politique.
Les ennemis de l’Etat à la manœuvre
Dans un pays normal, où la justice est réellement indépendante et responsable, de dangereux pyromanes comme Seifeddine Makhlouf et sa smala d’Al-Karama seraient déjà sous les verrous. Car ils constituent une menace pour la paix civile et la stabilité. Mais, en Tunisie, pays dont l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) est contrôlée par des extrémistes religieux, des barons de la contrebande et des politiciens corrompus et véreux, prêt à composer avec le diable lui-même, on ne peut rêver d’un gouvernement fort, d’une police incorruptible et d’une justice digne de ce nom.
C’est notre destin, scellé depuis l’arrivée des islamistes au pouvoir en 2011 : ces derniers, ennemis de l’Etat s’il en est, continuent à infiltrer ses institutions, à les affaiblir, à les gangrener et à les détruire une à une. Leur projet est déjà presque achevé. Il suffit de voir l’état général du pays, où la situation est dix fois plus détériorée qu’elle ne l’a été au moment de la chute de Be Ali, il y a dix ans, pour s’en rendre compte.
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