Commentant la déclaration de Kaïs Saïed où il a affirmé, ce lundi 28 septembre 2020, être favorable à l’exécution de la peine de mort, le président du parti Machrou Tounes, Mohsen Marzouk, a tiré à boulets rouges sur le chef de l’Etat, rappelant que sa position contredit les accords internationaux signés par la Tunisie.
«Qu’il dise clairement qu’il a décidé de renoncer à ces accords, au lieu de se contenter de donner son avis comme s’il était un chroniqueur», a dit l’ancien secrétaire général de Nidaa Tounes, ce mardi 29 septembre, sur Shems FM, tout en lançant une alerte sur le risque d’isoler le pays, sur le plan international, avec ce genre de déclarations.
D’autant plus que le chef de l’Etat tunisien est un «récidiviste» dans le sens où ce n’est pas la première fois où il donne «un avis» diamétralement opposé aux accords signés par la Tunisie. Concernant la cause palestinienne, par exemple, il a dit qu’il voulait «toute la terre» pour la Palestine, alors que le pays a signé l’Initiative de paix arabe qui prévoit notamment un accord de paix avec Israël pour partager le territoire objet de conflits, rappelle Marzouk.
Le politicien a, par ailleurs, critiqué le recours de Kaïs Saïed au texte coranique pour justifier certaines de ses positions (le soutien de la peine de mort ou encore l’opposition à l’égalité successorale), soulignant qu’en tant que président de la république, il ne doit avoir comme référence que la constitution, et rappelant que celle-ci indique que la Tunisie est un pays civil.
Marzouk a, d’autre part, appelé le chef de l’Etat à proposer de vraies solutions politiques, pensées en amont, au problème des crimes, notamment en renforçant la politique sécuritaire du pays, «au lieu d’attendre qu’un crime arrive pour pleurer avec les facebookers».
«Il n’y a pas de président de la république à Carthage. Le poste est vacant. Kaïs Saïed ne fait que donner des avis, adresser des messages populistes au peuple, alimenter les querelles politiques ou en créer lorsqu’il n’y en a pas, alors qu’il est, au contraire, censé concilier les différentes parties en cas de conflits. Il propose des chefs de gouvernement puis leur tourne le dos. Il veut lui-même être tout : président de la république, chef du gouvernement, président de parti, etc.», a martelé Mohsen Marzouk.
C. B. Y.
Donnez votre avis