Un projet de loi proposé par le Parti destourien libre (PDL), qui consiste à criminaliser tout acte d’agression psychologique sur les sécuritaires, suscite l’indignation des internautes en Tunisie, depuis la publication de son texte, cet après-midi du lundi 5 octobre 2020, par la page Facebook de l’organisation I Watch.
«Est punissable d’une peine de prison allant de 3 mois à 3 ans, quiconque porte délibérément atteinte à la dignité et à la réputation des forces de sécurité intérieure et de la douane, en portant atteinte à leur honneur dans le but de détruire leur moral», dispose notamment l’amendement de la loi proposé par 12 députés, tous appartenant au PDL.
Un texte abusif, digne d’un État policier où seule la dictature règne, qui rappelle forcément l’ancien régime, celui de Zine El Abidine Ben Ali et de son parti, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), au sein duquel, l’actuelle présidente du PDL, Abir Moussi, occupait le poste de secrétaire générale adjointe chargée de la femme.
Actuellement dans l’opposition, le PDL est le parti qui devrait gagner les prochaines élections législatives, haut la main devant Ennahdha, si on en croit les derniers sondages d’opinion. Ce qui explique sans doute ce genre de propositions de lois, qui prépareraient le terrain à un éventuel retour à l’État policier.
Cherif Ben Younès
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