Réagissant à l’initiative présentée par Abdelkarim Harouni et Rafik Abdessalem, le dirigeant au sein d’Ennahdha, Mohamed Ben Salem, a mis en garde, ce mardi 27 octobre 2020, contre une altération de l’unité du parti, avec cette insistance à violer son règlement intérieur, et plus particulièrement l’article 31 relatif à la limitation de la candidature à la présidence du mouvement à deux mandats.
Pour rappel, les deux Nahdhaouis Harouni et Abdessalem avaient proposé, d’abord, de reporter d’un an et demi ou de deux ans la tenue du 11e congrès d’Ennahdha, programmé pour cette année et lors duquel un nouveau président du parti sera élu, et ensuite et surtout, de créer un nouveau poste au sein du mouvement, celui du «leader», spécialement pour Rached Ghannouchi, qui n’a pas le droit, selon le règlement intérieur du mouvement islamiste, de se présenter pour un 3e mandat consécutif.
Des propositions «drôles et irrecevables», selon l’ancien ministre de l’Agriculture, présent sur le plateau de “Midi show”, sur Mosaïque FM.
Ben Salem a dénoncé le recours aux «méthodes du Rassemblement destourien démocratique (RCD)» (parti de l’ancien régime, dissous en 2011) pour garder le chef du mouvement à sa place, et violer ainsi «les principes pour lesquels Ennahdha a milité», selon lui, à l’instar de son objection à la présidence à vie aux époques des deux anciens dictateurs tunisiens, Habib Bourguiba et Zine El Abidine Ben Ali.
«Les lois sont faites pour être appliquées. Elles peuvent être modifiées, mais après leur mise en œuvre pour observer leurs failles», a-t-il signalé, ajoutant que contrairement à ce qu’a prétendu Abdelkarim Harouni (qui a déclaré qu’il n’était pas normal d’appliquer la loi à la lettre à un leader comme Ghannouchi), «les leaders ne peuvent être considérés comme tels que lorsqu’ils montrent l’exemple, et de ce fait, la loi doit s’appliquer à eux plus que tout autre individu».
L’ancien ministre de l’Agriculture (2012 – 2013) a, par ailleurs, invité ses confrères au sein du parti islamiste, «soucieux de préserver l’unité du mouvement» à «exercer la pression nécessaire pour imposer un retour aux lois du parti et ses engagements».
C. B. Y.
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